La famille sportive algérienne, jeune et moins jeune, d'Alger et d'ailleurs, est venue en nombre dimanche au cimetière de Garidi (Kouba, Alger) pour rendre un dernier hommage à la légende Ahcène Lalmas, considéré comme le meilleur footballeur algérien de tous les temps, qui s'est éteint la veille à 75 ans. L'ancien N° 8 du «Grand Chabab» de Belcourt luttait contre la maladie depuis plusieurs années. Il vivait reclus, loin de l'actualité sportive et des médias. Plusieurs personnalités sportives étaient présentes dans le cortège funéraire venu lui rendre ce dernier hommage. Parmi elles, le président de la Fédération algérienne de football, Kheïreddine Zetchi et le président de la Ligue nationale du football amateur, Ali Malek, aux côtés desquels se trouvaient d'anciens joueurs, de différentes générations et ayant porté les couleurs de plusieurs clubs algérois, comme le CR Belouizdad, l'USM Alger, le NA Husseïn-Dey, l'USM El-Harrach et le MC Alger. Parmi ces joueurs, Ishak Ali Moussa, Karim Bakhti, Noureddine Neggazi, Mohamed Hamoui, Rachid Kabri, Zoubir Bachi, Abdelouahab Zenir, Omar Betrouni et bien d'autres encore, venus saluer une dernière fois le "maestro" avant sa mise en terre. Dans la foule nombreuse, on pouvait distinguer également quelques cadres de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), car outre le football, Lalmas avait fait carrière dans la police, où il avait atteint le grade de commissaire. «On dit que le parfait n'existe pas, mais en football, Lalmas pouvait se définir sans prétention comme le joueur le plus complet qui soit», a assuré à l'APS Réda Abdouche, ancien défenseur central de l'USM Alger. «Lalmas était mon entraîneur en équipe nationale espoirs et j'ai gardé de lui le souvenir d'un homme à la très forte personnalité. C'est ce qui lui a d'ailleurs permis de devenir un meneur au sein de la grande équipe du CRB, qui renfermait plusieurs autres joueurs à la forte personnalité», a témoigné pour sa part l'ex-sélectionneur national adjoint, Djamel Menad. De son côté, le vice-président de la Fédération algérienne de football, Rabah Haddad a tenu à faire savoir que «Lalmas est resté attaché à ses racines», car n'ayant jamais oublié le village de Kabylie d'où étaient originaires ses parents. «Personnellement, je l'ai connu à Azeffoune», a indiqué Rabah Haddad, assurant que la disparition de Lalmas est une «énorme perte, et pas uniquement pour le football». Considéré comme le meilleur joueur algérien de tous les temps, selon un sondage organisé par le journal sportif Echibek à la fin de 1999 auprès de 150 personnes entre joueurs, entraîneurs, dirigeants, arbitres et journalistes, Lalmas a marqué de son empreinte le football algérien. Il a débuté sa carrière footballistique avec l'OM Ruisseau, réalisant un record original qui n'a d'ailleurs jamais été battu par un autre joueur. Il a inscrit à lui seul 14 buts en une seule rencontre officielle. C'était un match éliminatoire de Coupe d'Algérie contre la formation de Birtouta, qui avait encaissé ce jour-là 18 buts. Lalmas a ensuite signé une licence au sein du club voisin, le CR Belcourt, créé en 1962 de la fusion de deux formations, le WRB et le CAB. Avec le Chabab, il a marqué le football algérien des années soixante. Il a décroché 4 titres de champion (1965, 1966, 1969 et 1970), trois Coupes d'Algérie (1966, 1969 et 1970) et trois fois (1970, 1971 et 1972) le titre maghrébin. En équipe nationale, il a été convoqué pour le premier match de l'Algérie indépendante, le 6 janvier 1963, contre les espoirs de la Bulgarie : il n'avait pas encore dépassé les 20 ans lorsqu'il a été appelé par le trio d'entraîneurs composé d'Abdelkader Firoud, Smaïl Khabatou et Abderrahmane Ibrir.