L'opération «Neptune» d'Interpol est officiellement lancée dans huit pays de la Méditerranée afin de traquer les terroristes qui semblent opter davantage pour la voie maritime dans leurs déplacements suite au renforcement des dispositifs sécuritaires aux frontières terrestres et aériennes. Selon les informations émanant de la plus importante organisation policière mondiale, les ports l'Algérie sont parmi ceux des neuf pays méditerranéens où sont mobilisés des agents de lutte anti-terroriste. En effet, les gares maritimes internationales sont ciblées, dans le cadre de «l'opération Neptune», par une intense activité de la police internationale à la recherche de terroristes et d'autres criminels qui s'introduisent dans différents pays via la mer. Après avoir mobilisé un maximum de moyens humains et matériels au niveau des frontières terrestres et aériennes, Interpol veut faire de même pour les gares maritimes afin de ne négliger aucune frontière et de traquer les terroristes qui cherchent toujours de nouvelles zones de passages pour leurs déplacements et celui de leurs recrues venant notamment des pays en conflits. D'ailleurs, l'objectif annoncé par la nouvelle démarche de la police internationale dont fait partie la police algérienne et celle de 128 autres pays, est celui de dépister les voyageurs et à détecter les terroristes potentiels notamment en cette période estivale. Il s'agit, selon un communiqué de la même organisation, de traiter les menaces que représentent les voyages des combattants terroristes étrangers empruntant les routes maritimes méditerranéennes entre l'Afrique du Nord et l'Europe du Sud, ainsi que les personnes, les trafiquants de drogue ou d'armes à feu. Cette opération de grande envergure pour traquer la plus dangereuse forme de crime transfrontalier touche depuis quelques jours huit pays de la Méditerranée occidentale et est dirigée par l'Algérie, la France, l'Italie, le Maroc, l'Espagne et la Tunisie avec le soutien d'Interpol, de l'Organisation mondiale des douanes et de l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (FRONTEX). La même source a indiqué que dans le cadre de la même opération, et rien que pour la sa première semaine, plus de 350.000 recherches dans les bases de données d'INTERPOL ont été effectuées. Résultat : détection de quatre combattants terroristes étrangers présumés et localisation d'une personne disparue. «Les pays d'accueil vérifient l'identité des voyageurs et les informations de passeport contre les bases de données criminelles d'Interpol à travers son réseau sécurisé de communication policière mondial», explique-t-on. Et d'ajouter que les documents de voyage volés sont un «atout majeur» pour la mobilité terroriste, en particulier les combattants terroristes étrangers revenant de zones de conflit. A cet effet, Interpol estime que la sécurité maritime doit bénéficier de la même attention accordée à la sécurité des autres frontières. «Alors que l'attention du monde sur la sécurité frontalière est largement centrée sur les frontières aériennes et terrestres, les menaces potentielles pour la sécurité maritime reçoivent moins d'attention», a déclaré Patrick Stevens, directeur de la section contre le terrorisme d'Interpol, soulignant que la question des combattants terroristes étrangers en déplacement «inquiète tous les pays membres d'Interpol qui continuent de surveiller le départ et le retour de leurs ressortissants dans différentes zones de conflit». Il affirme, dans le même sillage, que la coopération policière régionale et mondiale «n'a jamais été aussi essentielle contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée», rapporte la même source. D'ailleurs, le président d'Interpol, Meng Hongwei, avait estimé, lors de de sa visite en mai dernier en Algérie, qu'il était nécessaire de renforcer la coopération avec les autres organisations régionales, notamment l'Organisation africaine de coopération policière "Afripol" pour faire face à la criminalité internationale. «Si j'accorde, en tant que président d'Interpol, une importance particulière à cette visite, c'est parce que le nouveau contexte marqué par la recrudescence de la criminalité internationale, nécessite le renforcement de sa coopération avec des organisations de polices régionales», avait-il déclaré à Alger.