La loi sur la maîtrise de l'énergie qui est en cours de révision, a vu la finalisation de première mouture qui sera bientôt transmise aux différents ministères concernés, a déclaré hier, le directeur général de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), Mohamed Salah Bouzriba. Dans un entretien accordé à l'APS, le directeur de l'Aprue a fait savoir que la première mouture de ce nouveau texte est finalisée et qu'elle sera transmise aux différents ministères. Expliquant les motifs de cette révision, le premier responsable de l'Aprue relève l'importance de l'instauration d'un contrôle de l'efficacité énergétique dans les différents secteurs, ajoutant qu'il s'agit aussi de donner à l'Aprue le rôle qui lui revient de droit. «Il faut attribuer à l'APRUE les moyens nécessaires pour qu'elle puisse se déployer sur tout le territoire national à travers des annexes et des agences et pouvoir être la plus proche possible des citoyens», avance-t-il. Ce sont là, selon lui, les grandes modifications apportées à la loi en vigueur sur la maîtrise de l'énergie «pour la rendre plus opérationnelle et plus en adéquation avec le nouveau contexte économique qui nous dicte l'impératif de l'accélération du processus de l'efficacité énergétique». «Nous ne sommes plus au stade de la démonstration et du volontarisme. Maintenant, il faut mettre les bouchées doubles et lancer des programmes d'envergure et mesurer l'impact des actions de l'économie d'énergie», insiste le Directeur général de l'APRUE. Pour rappel, le Programme de la promotion de l'efficacité énergétique, datant de 2015, consiste, principalement, à l'amélioration de l'isolation thermique des bâtiments, le développement du chauffe-eau solaires, la généralisation de l'utilisation des lampes à basse consommation (LED), la substitution de la totalité du parc de lampes à mercure par des lampes à sodium, la promotion du GPL/c et du GN/c, la promotion de la cogénération, la réalisation de projets de climatisation au solaire et le dessalement des eaux saumâtres. Il devrait permettre de réaliser un gain financier de 42 milliards de dollars à l'horizon 2030 avec une réduction de 9% de la consommation globale d'énergie à l`horizon 2030, soit une économie de 63 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep). En outre, la mise en oeuvre de ce programme devrait conduire, notamment, à l`isolation thermique de 100.000 logements/an ainsi qu'à la conversion au GPL de plus d'un million de véhicules particuliers et de plus de 20.000 autobus, en même temps que seront créés plus de 180.000 emplois. Sur un autre volet, le même responsable a relevé que le nombre de laboratoires de contrôle pour assurer la qualité des produits consommant moins d'énergie demeure insignifiant alors que le contrôle est incontournable pour «crédibiliser le Programme national de l'efficacité énergétique», affirme le Directeur général. «J'insiste sur l'instauration d'un contrôle de l'efficacité énergétique pour s'assurer de la qualité des produits consommant moins d'énergie. Le contrôle est primordial pour crédibiliser le Programme de l'efficacité énergétique. Sinon, c'est un recul pour ce programme», soutient-il. A ce propos, il regrette le nombre insignifiant des laboratoires de contrôle en Algérie pour s'assurer des normes de performance des équipements en matière d'efficacité énergétique. Il cite ainsi le laboratoire de contrôle de la qualité et de la conformité (Ecolab, sis à Boumerdes) et le laboratoire dont dispose l'Institut algérien de la normalisation (IANOR). «Ce sont, malheureusement, les seuls laboratoires qui existent et qui ne contrôlent, pour le moment, que les lampes économiques LED», précise le même responsable Souhaitant que les opérateurs privés investissent dans la création de laboratoires de contrôle, il relève, toutefois, que «c'est à l'Etat de s'y mettre d'abord».