Les cas d'intoxication enregistrés dans la commune de Bougara, dans la wilaya de Blida, ont été causés par l'eau infecte du robinet. A l'heure où nous mettions sous presse, le nombre des victimes s'élevait à 550 personnes, selon les résultats de l'enquête faite par la commission de l'Institut Pasteur et l'Institut national de santé publique, dépêchée par le ministre de la Santé, Mokhtar Hazbellaoui. Il y a quelques jours, les hôpitaux de Blida ont connu la visite de centaines de malades dans des cas urgents d'intoxication. Jusque-là, les doutes visaient des produits alimentaires. Mais les centaines de malades ne représentaient pas la même famille ou des gens du même quartier, l'origine de leur intoxication restant anonyme. Entre temps, leur prise en charge a été faite, et heureusement aucun décès n'a été enregistré. Par la suite, le ministre de la Santé, Mokhtar Hazbellaoui, a dépêché une commission d'enquêt composée de l'Institut Pasteur et l'Institut national de santé publique. Les analyses de cette enquête ont révélé, hier, que l'origine de cette intoxication provenait de la pollution de l'eau potable au niveau des canaux de distribution d'eau. Le directeur de la Santé de la wilaya de Blida, Ahmed Djemai, a expliqué que «les services concernés avaient pris des échantillons de l'eau potable, et d'autres de produits alimentaires que les victimes avaient consommés». Ces analyses, a expliqué le même responsable «ont démontré que l'origine de cette intoxication est due à une bactérie (les coliformes totaux) dans les canaux de distribution d'eau potable». En outre, le directeur a précisé que «ces bactéries ne sont pas dangereuses», appelant à la nécessité de purifier les canaux de distribution pour éviter de tel cas. Dans ce sens, il a assuré que «toutes les mesures nécessaires ont été prises en coordination avec l'Algérienne de distribution des eaux (ADE) et le maire de la commune de Bougara pour couper l'alimentation en eau potable et purifier tous les canaux de distribution d'eau». L'eau est en effet infectée avec des coliformes totaux, qui sont des entérobactéries qui incluent des espèces bactériennes vivant dans l'intestin des animaux, mais aussi dans l'environnement en général et notamment dans l'eau. Le même responsable a révélé que le taux des victimes a atteint, dimanche soir vers 22 heures, 448 intoxiqués, et ces derniers «ont été soignés et traités». Avant-hier, le directeur de Santé avait déclaré que le nombre de victimes enregistré avait atteint les 360 durant les trois derniers jours. Dans le cadre de son développement, l'ADE devrait revoir son système de distribution en eau potable à travers toutes les communes du pays pour éviter ce genre de situations. Les cas d'intoxication due à l'eau se multipliant chaque année, il faut revoir de fond en comble les canaux de distribution et tenir à leur purification chaque année, surtout à cause du tas de déchets jetés partout dans les lieux publics. Dans ce sens, le ministère de l'Environnement a aussi une part de responsabilité avec celui de l'hydraulique. Les deux tutelles devraient mettre en place un dispositif pour garantir la propreté des communes.Pour rappel, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, avait révélé la semaine passée depuis Oum El Bouaghi que plus de 360 communes du pays sont quotidiennement approvisionnées en eau potable dans le cadre du plan d'urgence tracé par son ministère, en coordination avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. «L'Etat algérien a mobilisé 31 milliards de dinars pour concrétiser ce plan venu en soutien des différents programmes en cours», a-t-il expliqué. Ce plan d'urgence d'alimentation en eau potable (AEP) avait ciblé, selon le ministre, 25 wilayas comportant 592 communes ayant enregistré, au cours de l'année précédente, une faible pluviométrie et des records historiques de chaleur ce qui a nécessité une réorganisation de l'alimentation de l'eau potable avant la fin de l'année en cours.