A une dizaine de jours de la fête de l'Aïd el Adha, qui combine rituel religieux et bombance, les regards d'une grande partie des Algériens se tournent vers le mouton à sacrifier, ou plus précisément le prix que coûtera ce sacrifice. Selon le président de la Fédération nationale des éleveurs, Djilali Azaoui, qui était interrogé sur les prix du mouton, jeudi dernier, la fourchette est comprise entre 40.000 DA et 50.000 DApour un mouton de taille moyenne, et un prix oscillant entre 60.000 et 11.000 DA lorsqu'il s'agit d'une bête de plus d'un quintal. «On ne peut pas imposer un prix fixe. Mais une chose est sûre, l'abondance de l'offre et la multiplication des sites de proximité consacrés à la vente de bétail va barrer la route aux spéculateurs, ce qui profitera forcément aux consommateurs sans pénaliser les éleveurs», a ajouté Azaoui, cité par l'APS. Quant au président de la Chambre nationale de l'Agriculture (CNA), Doubbi Bounoua Ladjel, cité également par l'APS, il estime qu'entre 4 à 5 millions de tête ovines seront sacrifiées au cours de la fête de l'Aid de cette année. Ce dernier a annoncé qu'un total de 105 points de vente directe de moutons ont été ouverts dans différentes régions de la capitale en prévision de la fête de l'Aid El Adha. «Ces espaces de vente aménagés à travers la wilaya d'Alger devraient offrir les meilleures conditions de vente en rapprochant directement les éleveurs des consommateurs», a-t-il déclaré à l'issue d'une rencontre qui l'a regroupé avec le président de la Fédération nationale des éleveurs, Djilali Azaoui et des éleveurs de différentes wilayas du pays au siège de la CNA. Le président de la Chambre a tenu à expliquer que ces espaces ont été accordés prioritairement aux éleveurs qui sont munis de leur carte professionnelle en plus d'un certificat de vaccination de leur bétail. Pour Doubbi Bounoua Ladjel «ce sont des conditions obligatoires pour sécuriser les ventes en protégeant le citoyen contre les produits avariés. «Cette opération est censée décentraliser la vente tout en permettant à l'éleveur d'écouler la totalité de son produit avec une marge bénéficière «appréciable», offrant en même temps l'occasion aux consommateurs d'acheter un produit sain à des prix «abordables». Car, il faut s'attendre à ce que les prix des biens alimentaires tirent, encore une fois, durant cette période, le taux d'inflation vers le haut, par l'augmentation des prix des produits agricoles frais et autres produits agro-alimentaires, du fait de la forte demande pour les légumes frais notamment, mais à cause aussi de l'organisation des marchés intérieurs dominée par les intermédiaires et les spéculateurs. Les dépenses de l'Aïd, principalement pour l'achat du mouton, seront alourdies par celles de la rentrée scolaire (vêtements, cartables et fournitures), après les autres sorties d'argent de l'été pour les vacances et les cérémonies diverses. Comment se passeront les fêtes de l'Aïd ? L'état d'esprit des Algériens sera connu quand ils reprendront leurs activités, début septembre. Les autorités vont prendre des mesures pour que tout se passera bien : alimentation en eau, électricité et gaz des foyers... ne devront pas être perturbées durant les deux journées de la fête. Il faut s'attendre aussi à ce que le transport soit assuré pour faciliter les déplacements des citoyens au niveau des aéroports, des ports et des gares ferroviaires et routières, et également dans les transports urbains et suburbains.