Le Premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed Hadj Djilani, a soutenu, hier samedi à Draa El Mizan, au sud de Tizi Ouzou, que la corruption dans notre pays a toujours évolué avec l'évolution du système politique et socio-économique antidémocratique depuis l'indépendance. «Sous prétexte de la lutte contre la corruption, les tenants du pouvoir ouvrent la voie à une alternance clanique», a-t-il indiqué. S'exprimant lors d'un meeting populaire dans le cadre de la célébration du 62ème anniversaire du congrès de la Soummam, le Premier secrétaire national du plus vieux parti de l'opposition, le FFS de feu Hocine Ait Ahmed, s'est élevé contre l'entêtement du régime à ne pas changer sa politique en persistant, a-t-il dit, dans son illusion à évoluer dans les institutions en place. Tout, a-t-il observé, en ignorant l'existence de la crise. Sous prétexte de la lutte contre la corruption, les tenants du pouvoir, a observé Mohamed Hadj Djilani, ouvrent la voie à une alternance clanique. «A chaque alignement des clans du pouvoir en vue d'une bataille interne au système autoritaire et prédateur qui a mis le pays en faillite au profit d'une oligarchie mafieuse, des propositions sont sorties artificiellement du cadre global de la crise et présentées comme la solution de l'heure», a-t-il relevé. Considérant que c'est dans cette logique que s'inscrit ce que le pouvoir présente comme une lutte contre la corruption. Pour Mohamed Hadj Djilani, le défi de l'heure pour les Algériennes et Algériens est la construction d'un Etat de droit et des institutions démocratiques au service des citoyens. Par, a-t-il dit encore, la défense des droits de l'Homme, des droits politiques, des droits socio-économiques, des droits culturels, les droits à la manifestation, à la marche pacifique, à la création d'association et au respect des libertés individuelles et collectives. «Le FFS a déjà choisi son camp dans la société aux côtés de la population», a précisé le premier secrétaire national du plus vieux parti de l'opposition. Réitérant son appel à la construction d'un consensus national pour une sortie de crise, Mohamed Hadj Djilani a rappelé que le processus qui a été entamé en 2014 et qui s'est confronté à l'absence de volonté politique du pouvoir, se poursuivra. «L'initiative du FFS s'inspire de la guerre de libération nationale qui a triomphé du colonialisme grâce à un consensus national et populaire contre l'adversité, construit par les dirigeants du mouvement national», a-t-il observé encore. Aucun consensus national ne peut, a-t-il poursuivi, aboutir sans un consensus populaire. Lequel consensus ne sera possible que quand le peuple algérien entier sera appelé à exercer sa souveraineté et dire où il voit l'intérêt général, devant un régime qui a la mainmise sur les institutions et qui les gère par la violence, où il y a prééminence de l'exécutif sur tous les autres pouvoirs. «Si au sommet, il y a un consensus pour le statut quo, en bas il y a un consensus en bas pour le changement».