Ali Laskri, membre de l'Instance présidentielle du Front des forces socialistes (FFS), revient sur l'initiative de son parti, «le projet de reconstruction d'un consensus national, seule alternative», dit-il. «Et qui est à même d'éviter au pays une crise majeure pouvant porter atteinte à son unité et à sa sécurité». «Le consensus que nous portons est un consensus populaire sain et sincère, et non un consensus d'appareil», ajoute le responsable. Evoquant la transition politique sous tutelle de l'Armée nationale populaire (ANP), telle que suggérée par le Mouvement de la société pour la paix (MSP) de Abderazak Makri, en prévision de la présidentielle d'avril 2019, Ali Laskri considère que ce consensus se conjugue avec l'affairisme. «La version de notre consensus est d'abord politique, pour le primat du politique sur le militaire, pour le primat du politique sur l'économique. Nous refusons de divertir l'opinion dans un pseudo débat politique pour faire diversion par rapport aux scandales de corruption, aux luttes de clans», observe-t-il, accusant, au passage, le régime, d'être derrière les attaques que subit le parti. Ne se contentant pas de désinformer l'opinion, l'attaque, relève-t-il, est portée au projet de reconstruction d'un consensus national et sa dimension populaire, en le banalisant avec la publicité accordée à d'autres initiatives dont l'opportunité et l'ambition est l'élection présidentielle fermée autour d'un consensus. Un consensus dont la finalité, poursuit-il, n'a pas le même contenu que le projet du FFS. «L'offensive actuelle opportuniste pour un consensus national autour de l'élection présidentielle ne doit pas faire amalgame dans l'opinion avec notre projet politique», insiste Ali Laskri. Le régime prônant la continuité, poursuivant l'option de l'alternance clanique en opposition à l'alternative démocratique, ne cesse, poursuit-il, de discréditer la véritable opposition, de l'isoler afin de la couper de la population, de la diaboliser en utilisant tous les moyens notamment médiatiques (réseaux sociaux, sites électroniques, blogs, presse… etc). «La ligne politique du FFS dérange par le combat pour la protection des droits de l'Homme, le respect des libertés individuelles et collectives, la vérité et la justice, et, la consécration du principe d'égalité et de justice. Elle dérange par la protection de l'Etat social en opposition à l'Etat libéral conformément à la déclaration du 1er novembre 1954, dont le serment a été trahi». Ceci, dit-il encore, est tellement insupportable que le régime ne cesse à travers son administration, ses services et sa police politique, ses médias, d'agir pour infiltrer, neutraliser, diviser, faire imploser et le discréditer auprès de la population. Tout en réaffirmant que le projet et la démarche, incontournables, du plus vieux parti de l'opposition, le FFS de feu Hocine Ait Ahmed, est la seule, en mesure, d'éviter au pays une crise majeure pouvant porter atteinte à sa souveraineté et sa sécurité, Ali Laskri a rappelé la complexité des combats que mène le parti pour sortir notre pays de la crise politique, économique, sociale, culturelle, environnementale et sécuritaire. «Ces combats ne sont possibles que grâce à la mobilisation de nos militants sincères et responsables, à la mobilisation de la population, et la résistance citoyenne», observe-t-il.