Nullement découragé par les volte-faces des uns (les partis proches du pouvoir) et des autres (ceux de l'opposition) par rapport à sa proposition, le FFS tient toujours à son projet de reconstruction d'un consensus national, c'est ce qui ressort des déclarations faites hier par Ali Laskri et Moussa Tamadartaza, respectivement membre de l'Instance présidentielle et sénateur du FFS, à l'occasion d'un regroupement des militants du parti, tenu, hier, à Boumerdès. "Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout pour faire aboutir ce projet qui est la seule alternative pour sortir le pays de la crise qu'il traverse", a affirmé Ali Laskri, ajoutant que les rencontres avec les partenaires politiques et les citoyens se poursuivront dans les prochains jours, à commencer par le meeting prévu le 18 avril à la salle Atlas à Alger. M. Laskri n'a pas manqué de fustiger certains partis politiques, notamment ceux de la CTLD, qui continuent à rejeter l'initiative de son parti, alors que d'autres développent un double langage insensé, en faisant allusion au FLN et au RND. "Ces deux partis ont donné leur accord pour ensuite poser des conditions. Leur discours n'est pas cohérent, ce n'est pas crédible, et c'est même dangereux", a-t-il renchéri. Sur l'attitude du pouvoir, l'orateur dira que "le rejet de l'initiative par le pouvoir n'est pas direct, car au sein même du système, il n'y a pas un consensus, mais cela ne nous décourage pas, parce que notre projet s'adresse d'abord au peuple algérien et aux forces vives de la nation, car nous voulons sauver l'Algérie, et non le système", précise-t-il. M. Laskri s'étonne que le pouvoir se déploie en Libye et au Sahel pour réconcilier les différentes parties en place, alors que sa priorité est d'abord l'Algérie. Pour sa part, le sénateur Moussa Tamadartaza a indiqué que l'initiative du FFS se poursuivra quels que soient les obstacles rencontrés car, dit-il, notre projet est celui de tous les Algériens et il vise à préserver l'Etat algérien et ses fondements. "L'Algérie ne peut pas se passer de notre feuille de route mûrement réfléchie et qui répond parfaitement aux besoins de la situation actuelle du pays." Pour M. Tamadartaza, le projet du FFS, constitue une initiative de la dernière chance, car "le changement doit intervenir et il représente une nécessité historique", souligne-t-il. Et d'ajouter : "Certains titres de presse parlent d'échec de cette initiative, mais nous leur dirons que cette initiative n'échouera pas. Nous savons qu'elle dérange beaucoup de monde et beaucoup d'intérêts, mais nous continuerons à travailler pour la faire aboutir, car le devenir et la stabilité de l'Algérie passent avant tout." Le sénateur FFS salue les acteurs sociaux, notamment les syndicats et le mouvement associatif qui, selon lui, constituent la base d'une société qui avance. "Nous refusons la politique de la force, mais nous croyons profondément à la force de la politique", a-t-il affirmé. À noter qu'un grand hommage a été rendu par les militants du FFS à Ali Mecili, assassiné en 1987. M. T.