Sonatrach a annoncé lundi dans un communiqué, rejoindre l'initiative «Zero Routine Flaring by 2030», lancée en 2015 par le Secrétaire Général des Nations unies et le président du Groupe de la Banque Mondiale et visant à mettre fin au torchage systématique de gaz d'ici 2030. Depuis quelques années, Sonatrach a décidé d'œuvrer à développer les nouveaux champs pétroliers en intégrant la conservation du gaz associé sans recours au torchage de routine et à explorer et développer des solutions économiquement viables pour éliminer le torchage sur les sites existants, le plus rapidement possible. On sait que la «Contribution Déterminée au niveau National» (CDN) de l'Algérie auprès de la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements climatiques (Ccnuc) a inscrit des objectifs ambitieux en matière d'élimination du torchage de routine de gaz (le fait de brûler le gaz issu de l'extraction pétrolière). Le torchage de gaz, qui a pour origine des raisons de nature technique ou économique, «n'est viable ni au plan de la gestion des ressources, ni du point de vue de la protection de l'environnement», fait remarquer Sonatrach dans un communiqué. Le torchage, avec des volumes considérables de gaz qui vont à la torche, en fumée, est une des formes de gaspillage de l'énergie par Sonatrach elle-même. Chaque année, le torchage est à l'origine du brulage d'approximativement 140 milliards de mètres cubes de gaz naturel, dans des milliers de champs pétrolifères à travers le monde. Cela correspond à l'émission de plus de 300 millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère, soit l'équivalent des émissions produites par quelque 77 millions de voitures. Notons que « l'intensité de torchage », c'est-à-dire la quantité de gaz torché par baril de pétrole produit est, toutefois, en diminution au niveau mondial. Depuis 1996, la production mondiale de pétrole a augmenté de 33% alors que le torchage de gaz associé a diminué de 15%. Selon les dernières données de la Banque mondiale publiées le 17 juillet, en 2017, 140,6 milliards de m3 de gaz naturel ont été «torchés» dans le monde, soit presque 5% de moins qu'en 2016, alors que la production de pétrole a continué à augmenter. Le torchage de gaz naturel a significativement baissé en 2017 au Venezuela et au Mexique. Pour sa part, Sonatrach a répondu favorablement à l'invitation qui lui a été adressée, d'adhérer à l'Initiative promue par la Banque Mondiale, en cohérence avec la réglementation nationale sur le torchage, le plan de Transformation SH 2030 et avec sa politique HSE, qui consacre la protection de l'environnement, la lutte contre le changement climatique et l'exploitation rationnelle des ressources naturelles, comme des composantes essentielles de sa stratégie de développement. Elle réitère sa détermination à maintenir sa contribution aux efforts de la communauté internationale, notamment les 27 gouvernements, 34 compagnies pétrolières et 15 organismes d'aide au développement signataires de l'Initiative. En octobre 2015, dix compagnies pétrolières et gazières mondiales (les britanniques BG Group et BP, l'italienne Eni, la mexicaine Pemex, l'espagnole Repsol, la saoudienne Saudi Aramco, l'indienne Reliance Industries, la néerlandaise Royal Dutch Shell, la norvégienne Statoil et la française Total) se sont engagées à contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Regroupées au sein de l'Ogci (Oil and Gas Climate Initiative) depuis 2014, ces compagnies ont, notamment, projeté d'éliminer le torchage de routine.