La résistance aux agressions extérieures de notre économie reste fragile. L'Algérie importe toujours énormément de marchandises, ce qui contribue à creuser le déficit de la balance commerciale, d'autant que les exportations hors hydrocarbures stagnent à des niveaux extrêmement faibles, ne compensant pas la consommation locale de produits venant de l'extérieur, à cela s'ajoute le payement des dividendes, et les bénéfices des sociétés étrangères, les honoraires des prestataires de service activant en Algérie, le règlement des factures de transport des marchandises, et les assurances, ce qui contribue à l'aggravation des équilibres de la balance commerciale en notre défaveur et des réductions de nos réserves de change de ce qu'était notre matelas financier. Selon les données de la Banque d'Algérie, fourni à l'APS, les réserves de change de l'Algérie ont baissé à 94,5 milliards de dollars à la fin du 1er trimestre 2018, alors qu'elles étaient à la fin décembre 2017, de plus de 97 milliards de dollars, ce qui donne une baisse du matelas de devises de 2,8 milliards de dollars entre décembre 2017 et fin mars 2018. Cette diminution importante est à rajouter à «la forte baisse des réserves de change observée en 2017, ce qui réduit la marge de résilience face aux chocs externes», déclara devant les députés le ministre des Finances Abderrahmane Raouya en présentant son rapport sur l'évolution économique et monétaire de l'Algérie pour 2016/2017. Tirant la sonnette d'alarme, M. Raouya préconisa «d'accroître l'offre locale de marchandises afin d'assurer la soutenabilité de la balance des paiements à moyen terme, tout en freinant l'érosion des réserves de change.» Cette alerte semble ne pas avoir été entendue. Ouyahia, le Premier ministre vient de réitérer à l'adresse des Algériens de faire plus d'effort pour réduire leurs consommations, comme quoi, le gouvernement semble être complètement dépassé par la politique d'ouverture du commerce extérieur, qu'il administre lui-même, puisque rien ne semble expliquer logiquement ces déficits s'accentuant de notre balance des paiements, qui vont creuser doucement, mais sûrement, nos réserves de change qui devraient s'établir à 85,2 milliards de dollar US à la fin de l'année 2018, soit l'équivalent de 19 mois d'importations. Ces mêmes réserves de change considérées comme une soupape de sécurité ne seront que 79,7 milliards de dollars en 2019, et de 76,2 milliards de dollars en 2020, pronostique la Banque d'Algérie. Cette descente au purgatoire est envisagée en dépit des recettes qui seront engrangées par les exportations de pétrole et de gaz, et malgré un rebond des cours mondiaux de l'or noir. Les prévisions de croissance établies par la Banque mondiale nous interpellent sur les révisions de notre politique dépensière. La croissance a été de 1,7% en 2017. Selon la BM, l'Algérie a misé sur l'accélération des investissements publics pour relancer une économie stationnaire, cela devrait, à partir de 2018 avec la progression des cours de pétrole, dégager une croissance positive meilleure que celles de ces dernières années, grâce à un Produit intérieur brut réel calculé à 3,5% pour l'année en cours.