Comment vont évoluer les évènements maintenant que la rentrée politique prend toutes ses dimensions avec la fin du prétexte des vacances ? L'échéance de l'élection présidentielle continue de se rapprocher inexorablement alors que le champ politique n'a pas encore offert suffisamment d'indices aux analystes et observateurs qui cherchent à éclairer l'opinion publique sur les issues qui se présentent. L'actualité reste dominée par les commentaires des médias sur les changements opérés au sein de l'institution militaire avec un penchant pour une interprétation trop politique d'un fait qui aurait été banal, dans un autre contexte moins tendu. La proximité avec l'affaire de la cocaïne saisie à Oran et avec la perspective de l'échéance de l'élection présidentielle dans quelque 8 mois, a sans doute contribué à forcer le trait sur les côtés politiques de ces changements et sous-estimer leur aspect «normal», voire «technique», à savoir qu'ils répondent aux exigences «de la modernisation de notre armée et de sa mise rationnelle et graduelle sur les rails du professionnalisme» et aux conditions posées par le bon fonctionnement de l'institution militaire. La focalisation médiatique sur les changements opérés dans l'armée, en insistant sur leur interprétation politique, a occulté un autre fait purement politique, celui-là, porté par L'appel du président Bouteflika lancé dans son message à l'occasion de la commémoration de la Journée nationale du Moudjahid, pour «la construction d'un front populaire solide» afin de garantir la stabilité de l'Algérie face à toutes les manœuvres internes et menaces externes. Pourtant, selon certains médias, l'idée du front populaire pourrait provoquer un grand rassemblement de partis et d'organisations sur la base d'une plate-forme qui serait en mesure de convaincre une bonne partie de l'opinion publique de suivre l'option de la continuité. Selon l'APS, une quarantaine de partis politiques et d'organisations ont adhéré à la plate-forme consultative initiée par sa formation politique en prévision des prochaines élections présidentielles. C'est ce qu'a fait savoir le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès, mercredi à Skikda à l'occasion des travaux d'ouverture de l'université d'été de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA). Cette plate-forme vise à faire face à l'ampleur des défis qui continuent de se poser à l'Algérie pour satisfaire tous les besoins sociaux du peuple et pour construire une économie forte et moins dépendante des hydrocarbures et en même temps affronter les crises extérieures qui se jouent à nos frontières. L'instrument de la plate-forme initiée par le FLN serait donc ce front populaire solide qui vise à «contrecarrer toutes les manœuvres politiciennes et tentatives de déstabilisation de nos rangs par des interprétations erronées ou en opposition aux préceptes de notre religion» et à «faire face à tous les fléaux, et en premier lieu la corruption et la drogue qui rongent notre économie et notre société». Une autre question sur le rôle du front populaire est suggérée par le président du MSP, Abderrezak Makri, qui fait observer, selon un confrère, que les partis qui réclament le 5e mandat parlent maintenant de la continuité, laissant planer l'éventualité de l'existence d'une volonté de réviser de nouveau la Constitution pour instituer le septennat et permettre ainsi au président Bouteflika de prolonger son mandat de deux années. Ce n'est pas la première fois qu'une telle hypothèse est avancée.