Le ministre de l'Agriculture, Abdelkader Bouazgui a assuré, hier à Alger, que les produits agricoles algériens «ne sont pas à l'origine de l'épidémie du choléra qui s'est abattue sur les wilayas du centre ces derniers jours», dénonçant par la même occasion «une campagne pour dénigrer le produit agricole algérien». «L'irrigation des fruits et légumes n'a aucun lien avec cette maladie mortelle», a tenu à signaler le ministre, hier en marge d'une conférence de presse sur le bilan de la campagne céréalière de 2017-2018. Les eaux destinées à l'irrigation des fruits et légumes, a ajouté Bouazgui «sont saines, et ne peuvent en aucun cas être l'origine de la propagation de cette épidémie», assurant, dans ce sens que «les Algériens peuvent consommer le plus normalement du monde ces produits, et ce, sans craindre des effets néfastes sur leur santé». Néanmoins, le ministre a tenu à préciser qu'«il faut respecter le nettoyage de ces produits agricoles, ainsi que tous les produits alimentaires, pour éviter la contamination de cette maladie». Par ailleurs, Bouazgui a rappelé que «le phénomène de l'irrigation aux eaux usées ne date pas d'aujourd'hui», affirmant que «les agriculteurs qui utilisent cette méthode auront à faire face à des sanctions sévères jusqu'à la destruction de leurs produits». Pour rappel, le ministre de la Santé a annoncé, vendredi dans un communiqué, qu'«à la date du 30 août, 74 cas de Choléra ont été confirmés». Ces cas confirmés ont été enregistrés dans les wilayas de Bouira (3 cas), Blida (39 cas), Tipaza (15) et Alger également avec 15 cas, et un cas respectivement pour les wilayas de Médéa et Ain Defla, précise le ministère. Ce dernier a précisé que les patients sortants considérés comme guéris «sont de 132 cas, soit 66% de l'ensemble des hospitalisations», notant que «les malades restants sont hospitalisés au niveau de l'EPH de Boufarik et que ceux hospitalisés à l'EHS El Kettar ont été déclarés sortants après guérison». Rappelant que cette épidémie est actuellement circonscrite au niveau de la wilaya de Blida, le ministère a précisé également que pour les cas enregistrés dans les wilayas de Médéa et de Ain Defla qu'il s'agit «de personnes ayant séjournées à Blida». «Production record des céréales» Par ailleurs et en marge de cette conférence sur le bilan de la campagne céréalière, le ministre a déclaré que la production nationale des céréales réalisée durant la campagne 2017-2018 avait atteint un record de plus de 60 millions de quintaux. «La production céréalière réellement obtenue durant la campagne 2017-2018 a été estimée à 60,5 millions de quintaux, contre 34,7 millions de quintaux durant la campagne précédente, soit une hausse de 74,4%», a précisé Bouazgui. Selon lui, il s'agit d'une production «record qui n'a jamais été réalisée». Cette augmentation de la production, a expliqué le ministre, «est due essentiellement aux moyens matériels et humains mobilisés». En outre, le ministre de l'Agriculture a indiqué que l'Algérie cessera d'importer les pois chiche et les lentilles dans les prochaines années, et ce, vu les efforts déployés par l'Etat à l'effet d'augmenter la production des légumes secs notamment les lentilles et les pois chiche, a-t-il expliqué. Pour appuyer ses propos, Bouazgui a rappelé qu'en ce qui concerne les pois chiche, la superficie réservée à la culture de ce légume sec est passée de 19.000 hectares en 2001 à 32.000 hectares en 2018. S'agissant de la production de pois chiche, elle augmente, quant à elle, d'année en année, passant de 123.000 quintaux en 2001 à 340.000 quintaux en 2018. En ce qui concerne les lentilles, la superficie réservée à la culture de ce légume sec est passée de 920 hectares en 2001 à plus de 27.000 hectares en 2018. Pour ce qui est de la production des lentilles, elle est de 300.000 quintaux en 2018 contre 4.580 quintaux en 2001. «Ce résultat est le fruit des efforts consentis par les pouvoirs publics dans le cadre du Plan national de développement agricole», a expliqué Bouazgui.