Voilà ce qui vient de secouer ce week-end le Doyen d'Alger : deux cadres sont limogés. L'entraîneur Casoni et Kamel Kaci-Saïd, le directeur général, avant qu'il ne soit «réhabilité» par le PDG de Sonatrach Ould Kaddour. Pourquoi ? La majorité préfère ne pas s'emballer encore moins répondre au pourquoi de ces départs. La rue, quant à elle, applaudit et se dit être à l'origine de ces limogeages des deux cadres qui viennent tout juste de clôturer une année au sein du Mouloudia. Il est souvent commenté tant au niveau des plateaux télés que des studios de radio, que le Mouloudia, le logo de Sonatrach, ne sera secoué par aucune situation, et qu'il serait à l'abri de toutes mauvaises surprises. Mais ce week-end, c'est une autre tonalité qui vient de souffler sa gestion, en se donnant un peu plus d'oxygène, à travers une inattendue décision du conseil d'administration. Le dernier match face à l'Entente en Ligue des champions a, indiscutablement, été le dernier coup de salve pour Casoni. Le dossier avait déjà pris feu, il aurait même impliqué quelques joueurs avant que la séparation ne devienne officielle. Chacun des deux cadres jouaient sa propre carte, et chacun voulait avoir son dernier mot. L'implication des joueurs, qu'il ne fallait pas, n'avait pas beaucoup donné, puisque ce sont les supporters qui se seraient mis en scène pour réclamer le changement. La question, l'éternelle question, qui est «homologuée» à présent par les supporters devient en définitive l'arme fatale. Non seulement pour le Mouloudia mais pour tous les clubs. Après plusieurs réunions, le conseil d'administration et son président Mohamed Hirèche ont fini par prendre cette sacrée décision, qui n'est autre que le limogeage non seulement de l'entraîneur, mais aussi du directeur sportif avant qu'il ne soit «repêché» par le patron de Sonatrach. Le principal motif : les mauvais résultats de l'équipe. La série de défaites qui ne pouvait être acceptée par ses millions de supporters. Bernard Casoni s'y attendait, il l'avait déclaré lors de sa dernière conférence de presse, que chaque match était pour lui le dernier, «si je dois partir, je partirai sans aucun problème, et les conséquences sont connues de tous... Il y a eu des recrutements pour lesquels je n'étais pas d'accord, mais lorsque les joueurs sont sur la liste, que pouvez-vous faire ?» Avant de quitter le Mouloudia, il aurait, selon quelques indiscrétions, tout «balancé». Tout ce qui avait caractérisé le fonctionnement du club, les imperfections, les mauvais choix, ceux qui se déplaçaient lors des rencontres hors de l'Algérie, qui étaient-ils... ? Le mal aurait eu sa raison dans son départ. La non qualification aux quarts de finale, qui était son objectif, aurait été qu'un alibi. Cependant, ce dernier a fait savoir qu'il n'avait pas apprécié le recrutement qui a été fait. «Tout le monde savait que l'avenir du coach allait se jouer lors du match face à l'ESS dans le cadre de la 6e journée de la phase de groupe de la Ligue des champions africaine. La réaction des joueurs ne s'est pas faite attendre : «On s'y attendaient un peu, le climat n'était pas au beau fixe, et les tiraillements entre Kaci-Saïd et Casoni se faisaient sentir, voire plutôt remarquer, mais ils regrettent que cela se termine de la sorte. Le football ne réussit que si au sein du club, il y a une durée, sinon ce sera encore pareil demain.»