Soixante-trois personnes ont été tuées et 12 portées disparues lors d'affrontements dans la capitale libyenne Tripoli, a déclaré mercredi le ministère libyen de la Santé, au lendemain de l'annonce par les Nations unies d'un accord de cessez-le-feu entre les belligérants. «Il y a eu 63 morts et 12 disparus jusqu'à présent. Cent cinquante-neuf personnes ont été soignées (en Libye) et 51 autres ont été transférées en Tunisie pour leur traitement médical», a précisé Tarek Al-Hamshri, directeur du département des affaires des blessés du ministère, lors d'une conférence de presse. Le sud de Tripoli a été le théâtre de violents affrontements entre les forces gouvernementales et les combattants de «la Septième Brigade» en provenance de la ville voisine de Tarhuna, à quelque 80 km au sud-est de Tripoli. «La situation dans la capitale de Tripoli est stable et normale», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Abdul Salam Ashour, lors de la conférence de presse. Le ministre des Transports Milad Matug a déclaré que le seul aéroport en service à Tripoli devrait reprendre ses vols sous 24 heures, après avoir été fermé pendant plusieurs jours à cause des affrontements. Les vols ont été redirigés vers l'aéroport international de Misurata, à quelques 200 km à l'est de Tripoli. Matug a confirmé que l'aéroport n'avait pas été endommagé, soulignant que «tous les travailleurs sont prêts à reprendre le travail dès que la situation sécuritaire sera suffisamment stable». Les gouvernements français, italien, britannique et américain ont salué mardi l'accord de cessez-le-feu, le considérant comme «une étape critique pour faire avancer le processus politique conformément au plan d'action des Nations Unies». Après le soulèvement de 2011 qui a renversé le régime de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, la Libye a connu une escalade de violence, de chaos et de division politique. Le Pentagone envisage de fermer des postes militaires en Libye et en Tunisie Le département de la défense américain envisage de fermer des postes militaires avancés dans quatre pays africains, dont la Libye et la Tunisie, dans le cadre d'un nouveau plan prévoyant un retrait de la majeure partie des forces spéciales déployés au Niger, a rapporté le New York Times. Le plan, s'il est approuvé par le chef du Pentagone James Mattis, devrait se solder également par la fermeture des postes militaires américains au Kenya et au Cameroun, selon le quotidien qui cite trois responsables du Pentagone sous couvert de l'anonymat. Ces changements interviendraient dans le cadre d'une nouvelle stratégie de défense visant à mettre l'accent sur les menaces posées par la Chine et la Russie, désignées officiellement par la maison Blanche comme ennemis des Etats-Unis. Le plan a été dicté dans le cadre d'une nouvelle stratégie de redéploiement en Afrique, dévoilée en janvier, dans le sillage de l'embuscade à Tongo Tongo qui a coûté la vie à quatre soldats américains en ocobre 2017. Il engendrerait une réaffectation des centaines de soldats déployés en Afrique et aura comme conséquence d'affecter les partenariats militaires déjà établis. Il pourrait aussi priver les forces locales de certains équipements militaires américains les plus avancés. L'exécution de cette stratégie s'échelonnera sur une période allant de 18 à 36 mois mais une des sources a affirmé que le calendrier sera accéléré une fois qu'il sera approuvé par le département de la défense américain. Les mêmes sources, s'inquiètent du fait que ce nouveau plan menace de réduire les progrès accomplis dans la lutte contre al-Qaida et l'Organisation de l'Etat Islamique, et même de diminuer les alliances militaires, alors que la Russie et la Chine sont en train d'accroitre leur influence dans le continent. L'un des responsables qui s'est confié au New York Times a soutenu que la fermeture envisagée des postes militaires en Libye, en Tunisie, et au Kenya est susceptible de réduire de manière considérable l'influence des Etats-Unis en Afrique, soulignant que prendre pareille décision relève d'un manque de clairvoyance. Selon ce nouveau plan, le Pentagone devrait limiter les missions de ses forces spéciales aux programmes conjoints de formation et d'échange qui seront menées dans certains pays africains, où l'environnement n'est pas jugé hostile aux commandos américains. Pour rappel, ces changements interviennent moins de deux mois après l'annonce faite par Africom sur le déploiement de drônes armés au Niger. Au total, 1.200 soldats des forces spéciales américaines sont déployés à travers le continent. Le nouveau plan prévoit de réduire ce nombre de moitié dans les trois prochaines années. La mission de l'ONU en Libye (Manul) a annoncé mardi la signature d'un accord de cessez-le-feu entre les groupes armés impliqués dans les combats près de la capitale libyenne Tripoli qui ont fait au moins 50 morts depuis le 27 août. Sous l'égide de l'envoyé spécial de l'ONU en Libye Ghassan Salamé, «un accord de cessez-le-feu a été conclu et signé aujourd'hui pour mettre fin à toutes les hostilités, protéger les civils et sauvegarder les biens publics et privés». Après une nouvelle journée de violents affrontements au sud de la capitale, les combats marquaient une pause en début de soirée. La semaine dernière, un accord de cessez-le-feu annoncé par des dignitaires des villes de l'ouest du pays n'avait été respecté que quelques heures. La Manul a précisé sur son compte Twitter que l'accord prévoit également la réouverture du seul aéroport en service à Tripoli, fermé depuis le 31 août en raison des violences.