Plus de 600 quintaux de farines panifiable de premier choix ont été interceptés par les éléments de la Gendarmerie nationale de Messaad. Ce sont six camions semi-remorques qui ont été interceptés dans des barrages de routine. Ils transportaient des grains de farine en vrac. Chacune des remorques contenait dix tonnes soit 100 quintaux. Elles étaient remplies à ras bord. Deux jours plus tard deux autres camions semi-remorques furent interceptés mais cette fois-ci, ils sont dotés de tous les documents légaux. Les six cents quintaux ont été stockés sous scellés sur ordre du procureur de la République. Selon le commandant de groupement de wilaya de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Nour Allah Hallaoui, des échantillons ont été prélevés et envoyés aux laboratoires pour déterminer leur propriété. Pour rappel, la farine est triturée à partir du blé tendre. Elle est de premier choix. Elle est utilisée en Algérie pour la préparation du pain alors qu'ailleurs, elle est réservée pour la pâtisserie de haute voltige. Lors du démantèlement des réseaux de meuneries et de moulins du secteur public qui a été exigé par le FMI et en contre-partie leur cession au capital privé à des sommes dérisoires. Ils n'avaient aucun cahier de charges ni obligation vers l'Etat ou envers la nation. C'est le début des dérives. Ils ont commencé par importer leurs propres blés. Il n'y a que les amnésiques qui oublieront les blés contaminés et fourragers qui ont été importés avec les deniers de l'Etat au détriment de la santé du peuple. En cette période, la pauvre Algérie avait subi toutes les pressions et coups bas même de la part de ses enfants qui se sont enrichis en causant des problèmes pour proposer leurs solutions. Ils ont agi comme le font les pompiers pyromanes. Plus l'Algérie s'appauvrissait plus ils thésaurisaient des sommes colossales. Des sursauts d'orgueil de la part de certains dirigeants patriotes ont permis de sauver une partie des meubles. Une décision prise lors de la gouvernance d'Ouyahia pour solutionner le problème est celle de sauver ce qui peut l'être et de lancer l'aide à la réalisation de minoteries et de moulins au titre privé. Cette mesure a connu une adhésion large. A tel point qu'à titre d'exemple à la wilaya de Bordj Bou Arréridj, près d'une vingtaine de minoteries et de moulins ont vu le jour. D'autres wilaya ont connues le même essor. Chez les boulangers, c'est le soulagement ; de la pénurie de farine on passe à l'excédent. L'excédent de farine ou de blé tendre pour être plus précis cause des problèmes pour les meuniers. Leurs offres deviennent alors supérieures à la demande des boulangers. Il leur fallait trouver des débouchées pour leurs quotas de grains. C'est ainsi qu'il y a eu les premiers glissements malhonnêtes. La farine destinée aux pâtisseries «n'étant pas soutenue» donc indexée à des prix supérieurs à ceux appliqués pour la farine à pain. Ils proposent alors la farine à pain, qui est, en fin de compte, la même que celle destinée à la pâtisserie, à des prix médians. D'où le début du détournement du produit. C'est pour cela que le représentant des 21.000 boulangers d'Algérie à travers l'Association Nationale des Commerçants et Artisans (ANCA), El Hadj Tahar Boulanouar ne cesse de tirer la sonnette d'alarme. Bien que son but soit celui de la levée de la subvention et non la protection de la souveraineté nationale. L'autre utilisation des grains de farine (blé tendre) est de loin différente des mets sucrés. Au niveau des Hauts-Plateaux et de la steppe en particulier là où les moutons paissent quand c'est la sécheresse qui y sévit, on ne devient plus regardant envers les aliments de bétail. L'orge étant sous l'emprise totale des spéculateurs. Les éleveurs de tous les bétails confondus se rabattent sur le grain de blé tendre. Habituellement ne peut être considéré de blé fourrager que lorsque ce dernier dépasse le temps requis en stock. Il devient alors impropre à la consommation pour les humains. Généralement, ces stocks sont cédés par voie de ventes aux enchères publiques et est doté d'un certificat de déclassement. Lors de sa consommation en complément alimentaire à des doses relativement admissibles par les ovins ou autres ruminants, il n'influerait pas sur l'équilibre anatomique de la bête, par contre si abus il y aura, c'est de la surproduction de la graisse.