Pour la période de juin à octobre 2004, les exportations de blés tendre et dur de la France vers l'Algérie ont atteint respectivement 600 000 et 250 000 tonnes, ont indiqué hier les représentants de l'Association France export céréales, à l'occasion des « rencontres franco-algériennes 2004 des céréales », organisées à l'hôtel Hilton à Alger. Sur le volume global des importations algériennes de blés, soit quelque 4 millions de tonnes par an en moyenne, les exportations françaises représentent actuellement une part importante, selon le chef de mission Maghreb de l'Association France export céréales, M. Yann Lebeau. A l'horizon de mai 2005, indiquera ce même responsable, le volume des importations algériennes de blés en provenance de l'Hexagone devrait atteindre plus de 1,1 million de tonnes. Durant la saison précédente, 2003-2004, a-t-il rappelé, les exportations françaises de blé tendre vers l'Algérie ont atteint un volume de 940 000 tonnes, tandis que les exportations de blé dur ont représenté quelque 190 000 tonnes. Pour la saison en cours, précisera-t-il, les commandes de blé tendre, contractées par l'Algérie auprès de la France pour livraison en novembre, se répartissent en parts égales de 300 000 tonnes entre les secteurs privé et public et prennent en considération les prévisions d'accroissement de la consommation durant le mois de Ramadhan. Dans la conjoncture actuelle du marché mondial, ont indiqué les représentants français, le prix du blé tendre exporté vers l'Algérie se situe à 165 dollars la tonne, dont 40% représentent les frais du fret. 300 MINOTERIES Et de préciser en ce sens que les exportations mondiales de blé sont libellées en monnaie américaine. Mettant en évidence les perspectives d'accroissement des exportations françaises de blé vers l'Algérie, les responsables de l'Association France export céréales ont fait état à cet effet de la disponibilité d'un important potentiel exportable pouvant s'ajouter au volume actuel des importations algériennes en provenance de la France. Dans cet ordre d'idée, des représentants algériens des secteurs de la meunerie et de la boulangerie nous ont signifié que la situation des approvisionnements en blé tendre, servant à la fabrication de la farine panifiable, a connu une amélioration notable ces derniers mois. « Il n'y a pas de problème de disponibilité de la farine », dira un représentant de l'Eriad-Sétif, en affirmant qu'actuellement cette unité publique dispose d'un stock de 4500 quintaux ». De son côté, le président-directeur général du groupe SIM, M. Ezzraim, soulignera que le secteur de la meunerie fait surtout face à un problème de saturation, car il compte déjà plus de 300 minoteries, ce qui, selon lui, dépasse de loin les capacités du marché. Au demeurant, signifiera pour sa part le représentant du Comité national des boulangers, M. Chaïb, « même si l'approvisionnement des boulangeries en farine panifiable s'est amélioré ces derniers mois, le prix actuel du pain ne permet pas aux boulangers de dégager une marge bénéficiaire du fait de l'augmentation des charges d'exploitation que ce secteur continue à supporter ».