A Béjaïa, le vieux bâti occupe une très large partie des espaces éparses de la haute ville historique et de sa périphérie, ce qui la distingue. Mais en raison de manques d'entretiens, et de réhabilitations, celui-ci s'effondre crescendo. Bâtisse après bâtisse s'en vont rejoindre la postérité, l'une après l'autre. Quelques unes sont rasées, des propriétaires avertis, las d'attendre de potentiels soutiens, mais la majorité ont été laissées telles quelles, dans un abandon, qui ne dit pas son nom. On en parle certes d'une réhabilitation, mais le temps allant plus vite que l'exécution d'une mesure salutaire pour en sauver certaines, mais à mesure que le temps avance et le niveau de leurs érosion en l'heure actuelle ces actions d'embellissements ne peuvent s'avérer efficaces. Quelques sites historiques ont pour autant subits des aménagements tels que la Casbah, Bab Ellouz, le vieux palais de Justice effondré partiellement en 2011… Mais pour la cas de la vieille cité, Bab ellouz, Houmat Kéramane, rue Médjahed, des bâtiments et toutes les cités avoisinantes, Ammimoune, Chabati…dont l'état est déliquescent, rien. Le cas de la cité Amimoun est criard, les habitants ne cachent pas leurs désarrois permanent, aucune suite n'est donnée à leurs incessantes doléances, malgré leurs démarchent et actions infructueuses. 560 familles vivent un calvaire au quotidien, de logements qui menacent effondrements à tout moment. Fournaise en été, passoire en hiver avec des infiltrations d'eaux importantes des toits dont le ferraillage est apparent. Une cité désaffectée aussi bien de l'intérieur qui ne supporte plus les travaux qu'on lui injecte, que de l'extérieur qui donne une allure apocalyptique, sans plus. Classée tantôt en orange 4, puis au rouge en 2016 par le CTC, cette cité de l'époque coloniale qui avec ses 18 immeubles n'offre plus aucune condition digne d'habitation. Après leurs classement au degré extrême de «rouge» les habitants ont crus à leurs évacuation imminente, mais voila que deux années après rien n'est fait pour eux. Après plus recours. Il est vrai que quelques bâtisses peuvent permettre encore de les réhabiliter et entreprendre leurs réfections, mais pour ce qui est de la cité Ammimoune c'est une évacuation urgente qu'il s'agit avant qu'une importante secousse tellurique n'ait raison sur ses murs détériorés. Un programme de plus de 16 milles unités est en cous sur le plateau d'Ighzer Ouzarif à oued ghir, destiné en partie a résorber tout ce vieux bâti. Certains immeubles sont achevés et l'on attend que leurs VRD soient achevés. Une attente qui s'étire, mais au bout, un espoir certain d'une délivrance.