Des ensembles de cordes, d'Espagne, de République de Corée et d'Ukraine ont animé lundi soir à Alger, la scène du 10e Festival culturel international de musique symphonique (Fcims) avec des programmes qui ont mis à l'honneur de grandes œuvres des répertoires de la musique classique universelle et populaire, devant un public nombreux et recueilli. Une soirée aux atmosphères relevées a marqué le festival, ouvert samedi dernier à l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïh, conduite par trois ensembles qui se sont succédé deux heures et demie durant, avec des programmes globalement marqués par des pièces de célèbres compositeurs de différentes époques, entre le XVIe et le XXe siècles. Présent pour la première fois à Alger, l'ensemble espagnol de cordes "Casa mediterraneo" dirigé par Enrique Montesinos Parra, a rendu une dizaine de pièces du XVIIIe siècle, brillamment exécutées par sept instrumentistes dont le soliste Darling Dyle qui a séduit le public présent avec une maîtrise technique de haute facture. Parmi les pièces interprétées par le septet espagnol très applaudi par l'assistance, «El bateo» (prélude) de Frederico Chucca, «La prière du torero» de Joaquin Turina, «Danse espagnole» d'Enrique Granados et «La vie brève» de Manuel de Falla. Représentant la République de Corée, le «Quartet classique», faisant sa première scène en Algérie sous la direction de Sol Daniel Kim Choi au violoncelle, a présenté un programme post-moderne diversifié, fait de quatre pièces conçues dans un brassage mélodique regroupant «folkore et renaissance», rendu avec une grande maîtrise technique par quatre instrumentistes dont deux femmes. Les pièces proposées par le quartet ont permis au public d'apprécier la créativité des compositeurs, Luigi Boccherini, Hugo Wolf et Alberto Evaristo Ginastera dans une ambiance empreinte de solennité. La pièce, «Sonnets et Rondeaux» de Giovanni Sollima, écrite en 7/8 a montré toute la virtuosité du groupe qui s'est distingué par un jeu rapide et synchronisé aux cadences ternaires, dans un exercice aux exigence aiguës qui a mis en valeur la consistance de la formation académique. «Ravi de revenir à Alger», le chef d'orchestre Volodymyr Sheiko, à la tête de «l'Orchestre symphonique de la radio nationale d'Ukraine» est, comme à son habitude, venu prendre part au festival avec une nouvelle formule dans ses bagages: un orchestre de cordes d'une douzaine d'instrumentistes et la voix lyrique à la tessiture large, de la soprane Kseniia Bakhritdinova-Kravchuk qui a interprété trois pièces sur la dizaine proposées par l'ensemble ukrainien. La cantatrice a notamment entonné avec une voix empreinte d'une puissance et d'un vibrato époustouflants, «Lascia chio pianza» (Aria di Almira) de Georg Friedrich Handel, «Casta Diva» (Aria di Norma) de Vicenzo Bellini et "Il bacio" (valse) de Luigi Arditi, alternant avec «Suite Holberg» d'Edvard Grieg, «Palladio» pour orchestre à cordes de Karl Jenkins et «Mélodie» de Myroslav Skoryk, entre autres pièces rendues par l'orchestre. Le public, de plus en plus nombreux, a longtemps applaudis les trois ensembles, savourant «le génie et la magie de la musique symphonique», de l'avis d'une spectatrice, qui a estimé que celle-ci, a désormais «pris sa place dans l'univers culturel algérien». Constatant l'affluence du public à l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïh pour assister aux concerts, les organisateurs, ont mis à la disposition de celui-ci deux navettes quotidiennes, mises à la disposition du festival par l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa), avec des départs prévus à 17h 00, depuis la place Maurice Audin à la Grande poste, avec une escale au quartier d'El Biar, et une autre de la place des Martyrs avec une halte au quartier Chevalley. Outre l'Algérie, treize pays dont la l'Afrique du Sud, le Japon et la Tchéquie, participent à ce festival, organisé sous l'égide du ministère de la Culture, en collaboration avec l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda), l'Entreprise nationale des Arts graphiques (Enag) et l'Opéra d'Alger. Le 10e festival culturel international de musique symphonique se poursuit jusqu'au 19 octobre à l'Opéra d'Alger, avec au programme de la soirée du mardi, des ensembles d'Autriche, d'Italie et de Tunisie.