Des experts internationaux examineront vendredi à Gonfreville l'Orcher, ville normande jumelée depuis 25 ans avec un camp de réfugiés sahraouis situé dans le Sud-ouest algérien, l'exercice de la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles. Organisé par l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), le colloque international ayant pour thème «Souveraineté sur les ressources naturelles et application du droit international au Sahara occidental», dont les travaux se termineront samedi soir, devra rappeler avec les «meilleurs» experts, juristes, avocats, universitaires, militants associatifs que l'exercice de la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles est «depuis 43 ans empêchée par l'occupation d'une partie de son territoire - la plus grande et la plus riche - par le Maroc». En décembre 2016, la Cour de justice de l'Union européenne a rendu, rappelle-t-on, un arrêt stipulant que les accords de libéralisation des échanges commerciaux passés entre l'Union européenne et le Maroc ne pouvaient comprendre le Sahara occidental, car Maroc et Sahara occidental sont deux territoires distincts et séparés. Le même arrêt a notifié que les relations de partenariat de l'Union européenne avec le Maroc doivent disposer du consentement du peuple du Sahara occidental pour s'appliquer à son territoire et être légales. L'avocat du Front Polisario, Gilles Devers, un des principaux intervenants du colloque avait, à maintes reprises, souligné que le Front Polisario agit pour le respect du droit et par le respect du droit. «Ces dernières années, il a focalisé son action sur les juridictions européennes pour obtenir une juste affirmation du droit, ce qui a été fait avec les arrêts de 2016 et 2018. Désormais, le Front Polisario fera le nécessaire pour obtenir l'application de ces décisions de justice, et à défaut de dialogue, ce sera par la contrainte juridique», avait-il précisé. Dans un mot aux participants à ce colloque, le maire de la municipalité Gonfrevillaise, Alban Bruneau, a indiqué que cette rencontre, qui réunit des ONG, des parlementaires engagés et un panel d'universitaires, chercheurs et juristes «apportera une nouvelle pierre» dans la reconnaissance du peuple sahraoui et de sa lutte. Au programme du colloque qui ouvrira ses travaux vendredi soir, le président des relations extérieures du Front Polisario et coordinateur avec l'Onu, M'hamed Khadad, donnera une conférence sur «la bataille des ressources naturelles dans le contexte de l'application du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui». Plusieurs universitaires, juristes et représentants d'ONG interviendront durant les deux jours des travaux, au menu aussi riche que varié au sujet de la souveraineté des Sahraouis sur les richesses naturelles de leur pays, le Sahara occidental, occupé illégalement par le Maroc.