L'Institut du monde arabe (IMA) à Paris propose un voyage en 3D au cœur de Palmyre, Alep ou Mossoul. L'exposition «Cités millénaires» est ouverte jusqu'au 10 février. Il ne s'agit pas d'une œuvre physique, seulement d'images saisissantes, de reconstitutions virtuelles de ces sites mythiques ravagés par la guerre et les destructions de Daech. Une exposition rendue possible par Iconem, une jeune start-up française qui s'est lancée dans la conservation numérique du patrimoine. Ses équipes enregistrent des centaines de milliers d'images sur place pour les transformer en modèles 3D. Et la voilà maintenant mise à contribution non seulement pour les besoins de cette exposition, mais aussi, et surtout, pour la restauration physique des villes et monuments détruits, comme le souligne son patron, l'architecte Yves Ubelmann : Une conservation numérique pour restaurer des villes «Quelques appareils de photo suffisent à prendre aujourd'hui des centaines de milliers d'images. Quelques jours sur place suffisent pour faire des numérisations très complexes et très précises de sites archéologiques. Cette conservation numérique, cette cartographie numérique sert en premier lieu aux restaurateurs eux-mêmes. C'est-à-dire, ces modèles 3D qu'on produit aujourd'hui et qu'on transforme en plan, en documents architecturaux, c'est sur ces documents que les architectes travaillent pour la restauration de ces édifices et de ces villes. Mossoul en 3D Le meilleur exemple est Mossoul qui a été contacté par l'Unesco pour réaliser ce modèle 3D complexe de l'ensemble de la ville de Mossoul. Ce projet intitulé Revive the spirit of Mosul est porté par la directrice générale de l'Unesco et par ses équipes qui travaillent d'arrache-pied sur ces documentations, pour créer des plans. Cela va leur permettre de restaurer, dans les mois qui viennent, à la fois les édifices, mais aussi l'urbanisme de la ville.» Sollicitée d'abord pour aider à la reconstruction en Syrie puis en Irak, Iconem travaille désormais à la conservation numérique dans 25 pays.