A l'instar des trois autres régions de Constantine, Alger et Annaba, la direction régionale ouest de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) organise, à Oran, depuis hier une semaine de sensibilisation qui durera jusqu'au 6 novembre 2018 sur les risques liés aux passages à niveau. L'inauguration a été diligentée par le directeur régional ouest de la SNTF, Dib Mourad, en présence de ses différents auxiliaires et des représentants des services de sécurité (DGSN et Gendarmerie) et de la Protection civile. En effet, des chapiteaux ont été dressés sur l'esplanade au niveau de la gare ferroviaire d'Oran. Ces chapiteaux ont abrité les stands de l'exposition, conférences, ateliers de dessins pour enfants, musée relatif à l'activité des cheminots à travers les temps, atelier principal, distribution des dépliants, stand d'accueil et concours spécial au grand public sous forme de réponse à une série de questions écrites. Un grand nombre d'élèves des établissements primaires a visité les chapiteaux et a participé au concours open de dessin en rapport avec l'évènement. En effet, la SNTF a jugé très important de sensibiliser les automobilistes en particulier et les autres usagers des passages à niveau sur le danger des accidents qui dans plusieurs cas sont mortels. Quant à la manifestation culturelle de cet évènement, Mlle Faiza a fait visiter les stands dans tous les chapiteaux et a expliqué aux journalistes présents les programmes de cette manifestation. En marquant une halte aux côtés des écoliers pour voir et découvrir ce qu'expriment les esprits et croisent les doigts de ces innocents enfants. Selon Mekki Brahim, sous-directeur chargé de la sécurité à la SNTF d'Oran : «Cette journée s'inscrit dans le cadre de la journée maghrébine et portera sur la sensibilisation sur les passages à niveau, soit l'intersection entre rails et les routes. Ces points sont très dangereux. La région ouest compte 477 passages à niveau dont 105 sont très dangereux. La première résolution consiste en la résorption du danger sur ces passages en réalisant des passages supérieurs ou des trémies. C'est l'Agence nationale de réalisation des infrastructures ferroviaires qui se charge de la réalisation et entamera les travaux partir de l'année 2019. La priorité est accordée en fonction du degré du danger.» Ensuite, sous le chapiteau réservé à la communication, M. Mekki a relaté avec une vive émotion et recueillement en s'aidant d'une projection vidéo les circonstances d'un accident mortel enregistré le 3 septembre 1997 au niveau d'un passage à niveau à Relizane. En fait, un train a percuté un camion semi-remorque transportant du 25.000 litres de carburant dans sa citerne et a continué sa course sur une longueur de 600 m. Ce train a pris feu et a causé la mort trois personnes parmi les cinq à bord dont un officier de gendarmerie commandant l'escorte. Leurs corps ont été totalement calcinés par les flammes. En se fiant aux statistiques publiées et remises à la presse, durant la période de 2013 à 2018, pour les accidents survenus au niveau des passages à niveau à l'échelle nationale, l'on dénombre 419 heurts d'obstacles causant la mort à 2 personnes,425 heurts de personnes engendrant des pertes humaines : 250 morts et 175 blessés. Malheureusement, l'on remarque que l'incivisme sévit encore car des personnes continuent à caillasser les trains. Ces mêmes statistiques mentionnent 1 378 actes de jet de pierres ayant provoqué des blessures à 79 personnes et à 84 agents de la SNTF. Sur le plan économique, la SNTF a dépensé pour la réparation des vitres : 26.3 millions da en 2018 et 356 millions da entre 2013 et 2017, soit au total 383 millions da. Le manque à gagner par jour est calculé à presque 1 180 000 da par train pour le service du fret et 100 000 da par train pour les services de voyageurs. Par contre, le coût total des réparations du matériel roulant est évalué à plus de 1407 millions da. Au sujet de la région d'Aïn Témouchent, plusieurs accidents sur les passages à niveau dont certains mortels ont causé des pertes humaines et matérielles. Les habitants ont demandé aux pouvoirs publics de désigner des gardiens au niveau de ces passages à niveau, notamment dans les villes de Chabat El Ham et Aïn Témouchent. En réponse, notre source a indiqué que la SNTF a pris en considération ces points dangereux et les a classés dans son programme de résorption des dangers.