L'université Hassiba BenBouali de Chlef (UHBC) vient de se mettre à l'évidence, une nouvelle fois non par un quelconque travail scientifique mais par un énième changement à la tête de son rectorat. En effet, l'UHBC vient de connaître son neuvième recteur depuis sa création et le cinquième depuis 2013. Cette fois-ci c'est M. Ali Choukri, professeur des universités, qui a été nommé recteur de cette université. C'est le Secrétaire Général du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Professeur Seddiki Mohammed Salah-Eddine qui, appuyé par le wali M. Mustapha Sadek et les autorités locales, a installé le nouveau Recteur dans ses nouvelles fonctions, lundi en fin d'après-midi. Signalons que le nouveau recteur venait de remplacer le Professeur Abdellah Labbaci. Ce dernier a été limogé, il y a deux semaines, pour des raisons qu'on ignore jusqu'à l'écriture de ces lignes. Lors de cette cérémonie d'installation, à laquelle les vice-recteurs et doyens de facultés ont pris part, une étudiante affiliée à un organisme estudiantin a pris la parole pour dénoncer les dépassements de l'ancienne administration devant le S.G du ministère et le wali. Agronome de formation, le Professeur Choukri a déjà occupé le poste de doyen de faculté à l'université de Tiaret puis recteur à l'université Ziane Achour de Djelfa du d'octobre 2008 à novembre 2016. Il rejoignit juste après l'Inspection centrale de la pédagogique au niveau du ministère de la tutelle où il a occupé le poste d'inspecteur pédagogique dans l'inspection régionale de l'ouest. Le départ de l'ex-recteur départ était pressenti Il faut rappeler qu'il y a deux semaines, le Pr. Abdellah Labbaci, ex-recteur de l'université a été destinataire d'un coup de téléphone et d'un téléfax émanant du secrétariat général du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique lui informant qu'il a été relevé de ses fonctions suite à une décision du ministre de la tutelle. Ce qui n'était que rumeur, il y a quelques mois, s'est finalement confirmée. Le départ de l'ex-recteur était pressenti depuis le début de l'année en cours et ce, suite aux contestations sur plusieurs fronts contre la gestion de l'université tant sur le plan pédagogique que financier. Le mécontentement des syndicats et organisations estudiantins fut la goutte qui a débordé le vase. L'accès au master, les transferts internes, l'orientation en licence et en master, le nombre réduit de postes à pourvoir en doctorat sont les principales revendications pédagogiques de la plupart des organisations. À cela s'ajoute l'équipement des nouvelles infrastructures qui tarde à se réaliser à l'instar de la nouvelle bâtisse de la Faculté des langues étrangères, inaugurée il y a une année, où les salles sont dépourvues de rideaux, de climatiseurs. Le personnel enseignant n'a pas non plus caché sa grogne contre la gestion de l'université. Selon les représentants d'enseignants, l'administration a fixé la matinée du mardi comme seule journée de réception où les enseignants pouvaient demander leurs fiches de paie de la sous-direction du budget. «Pourquoi attribue-t-on une autonomie de gestion aux doyens de facultés si les traitements du personnel sont traité au niveau du rectorat !?» s'interroge un enseignant de l'UHBC. Ce n'est pas tout mais encore moins, les multiples changements qu'a opérés l'ex-recteur à la tête des vice-rectorats, des doyennats et même des vice-doyennats n'ont fait que des mécontents. Et pour preuves, l'ex vice-recteur chargée des relations extérieures, la coopération, l'animation et la communication et des manifestations scientifiques qui a été relevé de ses fonctions après deux mois de son installation. On ignore toujours les raisons derrière son limogeage par le secrétaire général du ministère. L'affaire «louche» du comité des œuvres sociales Pis encore, l'affaire «louche» de l'élection du nouveau comité des œuvres sociales a suscité une polémique chez l'ensemble du personnel enseignant. Et pour preuves, des pétitions ont été signé par l'immense majorité des enseignants contre la manière dont les membres du comité ont été désignés ; ils se sont dégagés de toutes responsabilités à ce sujet. Selon une source bien informée, dans une pétition adressée au recteur, les enseignants ont saisi le recteur et le secrétaire général des dépassements enregistrés lors de l'élection de ce comité. Parmi les dépassements, le syndicat des enseignants affilié à l'UGTA détient le monopole de la gestion de ce comité et le gère sans que des élections aient été organisées pour élire les membres du comité. Aussi, des listes nominatives ont circulé dans les réseaux sociaux contenant les noms et les signatures falsifiées des enseignants adhérant à l'UGTA à leur insu. Cependant, le recteur s'est dégagé, à travers un communiqué daté du 22 juillet dernier, de toute responsabilité quant à ce scandale et a approuvé voire légitimé de ce comité «sans élection». Par ailleurs, il a appelé l'ensemble du personnel enseignant et administratif de l'université d'être plus vigilants quant à «la campagne d'incitation» dont l'objectif est de déstabiliser l'université. L'affaire a donc été close sans que l'ex-recteur ait ouvert une enquête dans ce sens. Par ailleurs, le changement annuel des recteurs à l'UHBC semble devenu coutumier. En effet, depuis le limogeage de l'ex-recteur Pr. Bessedik en 2013, pas une année universitaire ne passe sans que l'on observe de nouvelles annonces de fin de fonctions et de nouvelles nominations. Il apparaît que l'université de Chlef est en train de vivre une période d'instabilité jamais vécue auparavant ; de renouvellement à grande échelle des décideurs dans plusieurs poste de responsabilité qu'il soit au niveau du rectorat ou au niveau des facultés et instituts. Par consument, le nouveau responsable de l'UHBC aura à faire face à plusieurs sujets restés en suspens, que son prédécesseur n'a pas réglés : les problèmes d'ordre pédagogique, les logements de fonctions des enseignants, le retard accusé par plusieurs départements dans le planning des cours et autres examens. En outre, le nouveau premier responsable de l'université aura aussi à affronter les problèmes pédagogiques dont le médiocre bilan de son prédécesseur fait état, de l'avis des enseignants et des étudiants. Avec ce nouvel leadership de l'université de Chlef, les rapports de force «tribaux» vont être remis en question. Ainsi un lifting serait sans l'ombre d'un doute opéré incessamment à plusieurs niveaux de responsabilité comme tentative de résoudre les problèmes accumulés.