Les réserves de change ne cessent de baisser, elles devraient continuer dans cette tendance, jusqu'à 2021 à un taux de 38,8 milliards de dollars, selon les estimations du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya. Il a déclaré, hier à Alger, que celles-ci atteindront les 62 milliards de dollars en 2019. En marge d'une séance plénière au Conseil de la nation consacrée au débat du projet de loi de Finances 2019, le ministre a étalé la situation difficile à laquelle tourne l'économie nationale, petit à petit après la dégringolade des prix du pétrole. Ces derniers font l'effet du suspens sur les pays producteurs, vu qu'on remarque l'effet yoyo sur leur tournure, tantôt ils haussent, tantôt ils chutent. Mais l'Algérie, selon les explications de Raouya semble être armée face à cela, c'est pour cela elle table sur 50 dollars comme prix de référence de pétrole «pour éviter n'importe quel choc qui pourrait frapper le marché pétrolier». Par ailleurs, le ministre a déclaré que le financement du déficit du Trésor entre 2019 et 2021 connaîtra une pression, et ce «malgré le recours au financement non conventionnel, ainsi que la déduction du fonds du contrôle des revenues durant toute cette période». Dans ce sens, Raouya a souligné que le besoin au recours au financement non conventionnel va diminuer de 1,874.4 milliards de dinars en 2019, ensuite de 745.5 milliards de dinars en 2020, et 796.5 milliards de dinars en 2021. Durant la période allant de 2019 à 2021, le taux de change de notre monnaie face au dollar atteindra les 118 dinars. Ainsi, il a informé que le taux de l'inflation atteindra un taux de 4,5% en 2019, 3,9% en 2020, ainsi que 3,5% en 2021. Au sujet des hydrocarbures, le ministre a révélé que l'exportation de la production pétrolière a diminué de 1% en 2019, atteignant les 33.2 milliards de dollars. En ce qui concerne la croissance des volumes hors hydrocarbures, elle devrait augmenter de 4,7% grâce à la contribution des travaux des secteurs de l'Habitat, travaux publics, de 5% de l'industrie, de 3,7% de l'agriculture, ainsi que 4% des services commerciaux, et de 1,8% des services non commerciaux. Par rapport au déficit de la balance commerciale, le ministre a détaillé que celui-ci va passer de 10,4 milliards de dollars en 2019 à 8,2 milliards de dollars en 2020, à 6,4 milliards de dollars en 2021. Dans la période de 2019 à 2021, Raouya a souligné que la balance des paiements passera de 17,2 milliards de dollars en 2019 à 14,2 milliards de dollars en 2020, jusqu'à 14 milliards de dollars en 2021. Cette situation, selon le ministre, conduira à la baisse des réserves de change à 62 milliards de dollars en 2019, à 47,8 milliards de dollars en 2020, jusqu'à atteindre les 33,8 milliards de dollars en 2021. En ce qui concerne les revenus budgétaires en 2019, Raouya a expliqué que celles-ci atteindront les 6.507.9 milliards de dinars, dont 2.714.5 milliards de dinars de taxes pétrolières restreintes dans le budget. Il est probable, d'après le ministre, que la taxe pétrolière atteigne les 3.201.4 milliards de dinars en 2019. En outre, le déficit budgétaire suivant le PIB va diminuer de 5,7 % en 2020, et de 5% en 2021, selon les estimations de Raouya. Les réserves de change de l'Algérie ont baissé à 88,61 milliards de dollars à fin juin 2018 contre 97,33 milliards de dollars à fin décembre 2017. Le matelas de devises s'est ainsi contracté de 8,72 milliards de dollars (mds usd) en six (6) mois. Pour rappel, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, avait indiqué que les réserves de change devraient s'établir à 85,2 mds usd à fin 2018 (l'équivalent de 18,8 mois d'importations), et à 79,7 mds usd en 2019 (18,4 mois d'importations) avant d'atteindre 76,2 mds usd en 2020 (17,8 mois d'importations).