Les travaux de la réunion ministérielle du Comité des Dix chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies (C-10), qui s'est tenue à Freetown (Sierra Leone), ont été, samedi, l'occasion pour notre ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, cité par l'APS, de réitérer «l'engagement de l'Algérie à ne ménager aucun effort en vue de permettre à l'Afrique d'occuper la place qui lui revient de droit dans les organes des Nations unies, conformément aux objectifs fixés par la position commune africaine dans le cadre du Consensus d'Ezulwini et de la Déclaration de Syrte». Organisée à l'initiative du Sierra Leone, Etat membre de l'UA qui assure la coordination du Comité des Dix, cette réunion a été saisie d'un rapport soumis par les experts et les hauts fonctionnaires qui ont examiné, la veille, les documents de travail, notamment les rapports des rencontres tenues sur la question de la réforme du Conseil de Sécurité depuis la dernière réunion du Comité des Dix. L'objectif de la réunion est de faire le point sur les négociations intergouvernementales dans ce sens et d'examiner les voies et moyens pour promouvoir la position africaine commune sur cette question, basée sur le Consensus d'Ezulwini et la Déclaration de Syrte, et de lui procurer davantage de soutien sur le plan international. Abdelkader Messahel, qui a été l'un des rédacteurs du Consensus d'Ezulwini, est revenu sur la genèse de cette position commune en précisant que «l'action que nous avons engagée pour parvenir aux desseins légitimes de l'Afrique, nous invite aujourd'hui à poursuivre, avec détermination et persévérance, notre action visant la réforme du Conseil de sécurité, mais surtout le droit du continent à disposer de deux sièges au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, en tant que membres permanents jouissant du droit de veto.» «La réalisation de cette aspiration légitime ne peut intervenir que si nos pays maintiennent leur unité, parlent d'une même voix, renforcent leur cohésion et transcendent leurs clivages tout en se gardant d'adopter des décisions qui risquent de porter atteinte à nos ambitions légitimes», a-t-il conclu. Dans son discours à cette occasion, M. Messahel a souligné que «l'Algérie considère que la réparation de l'injustice historique faite à l'Afrique en termes de sous-représentation dans les organes onusiens, requiert de notre part un surcroît d'efforts qui puisse converger vers l'objectif unique visant à faire de notre continent un acteur plus influent sur la scène internationale conformément aux aspirations des pères fondateurs de notre Organisation panafricaine.» Il a ajouté que cet objectif «ne pourra être atteint que si le processus de réforme du Conseil de sécurité est appréhendé dans le cadre global de la réforme de l'Organisation des Nations unies qui devra viser la démocratisation de cet organe pour lui conférer à terme, davantage de crédibilité à travers une représentation plus équitable de toutes les régions du monde conformément à l'esprit et la lettre de la Décision de l'Assemblée générale 62/557 et les autres résolutions pertinentes à ce sujet». Le ministre a rappelé, dans le même sillage, que le processus de réforme des Nations unies «ne peut désormais occulter les réalités géopolitiques actuelles, en particulier la nécessité d'aborder la non-représentation de l'Afrique dans la catégorie des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et sa sous-représentation dans la catégorie des membres non permanents». Il a appelé à la «réparation de l'injustice historique» faite à l'Afrique. Tout en prenant acte «avec satisfaction» de la vision et de la stratégie qui se dégagent du rapport de la réunion des Représentants permanents à New York, Abdelkader Messahel a indiqué que celles-ci, «constituent, à l'évidence, une feuille de route comportant des actions ciblant tant nos pays que le reste de tous les Etats membres des Nations unies, en particulier les 5 membres permanents du Conseil de sécurité (P5), les Groupes d'intérêt et les Groupes régionaux dans le cadre de la campagne visant à clarifier les contours de la position africaine commune et à recueillir un large mouvement de soutien dans le sillage des négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité».