Le schéma de protection et de sauvegarde des stations de gravures rupestres de la région de Taghit (97 km au sud de Béchar) est en voie de finalisation, a-t-on appris mardi auprès de la direction du secteur de la culture. L'office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), un organisme public, spécialisé dans la protection des monuments historiques et archéologiques prend en charge cette opération qui assure les moyens nécessaires pour la protection de ces sites historiques dont les dessins remontent à plus de 5.000 ans, a-t-on précisé. Le site où sont localisées ces stations s'étend sur une zone de 500 ha, située à quelques encablures du chef-lieu de la commune, est riche en gravures préhistoriques d'âge néolithique dont les dessins sur les roches mettent en évidence, outre des représentations humaines, plusieurs espèces animales ayant vécu jadis dans la région, notamment des antilopes, des éléphants, des autruches, des gazelles, des chameaux et des girafes, qui «sont actuellement livrés à certains actes de vandalismes», selon le responsable de cette collectivité. «Nous souhaitons la mise en œuvre du schéma de protection pour la préservation de l'histoire du pays et de l'humanité», a indiqué le président de l'assemblée populaire communal (P/APC) de Taghit. «Faute de moyens humains et logistiques, nous sommes impuissants à protéger ces sites, qui font partie intégrante du patrimoine matériel de notre collectivité et le pays», a fait savoir M. Ahmed Taghiti, qui souhaite l'intervention «rapide» pour mettre un terme à la dégradation de ces stations. «Des dessins rupestres ont été quelque peu dégradés par la peinture et des graffitis, actes de vandalisme d'individus inconscients de l'importance historiques de ces sites de l'histoire humaine», a ajouté ce responsable, dont l'institution déploie des efforts pour la sensibilisation des touristes sur leur importance historique et humaine. Il s'agit notamment de l'aménagement de l'axe routier menant à ces stations, au nombre de deux,(2) et ce sur un linéaire de 20 km, en plus de la création d'un centre d'orientation et d'information sur l'art rupestre, la mise en place aussi d'un musée de la préhistoire à Taghit pour une meilleure éducation du public sur l'intérêt de la préservation de ce patrimoine matériel, en plus du renforcement du gardiennage des lieux, et du lancement du processus de son classement au patrimoine matériel de l'humanité. Ce schéma, dont les dossiers culturels, administratifs et études techniques ont été réalisé par la direction de la culture et approuvés par l'Assemblée populaire de wilaya (APW) en début du mois de juin 2016, a connu des retards «considérables» dans sa concrétisation, a-t-on signalé. Il s'inscrit dans le cadre des dispositions de la législation nationale en matière d'élaboration de schémas de protection des sites patrimoniaux et des zones protégées, et «qui devra être concrétisé dans des délais courts pour être un outil efficace pour la protection de ces espaces de l'histoire humaine», ont souligné des associations activant dans le domaine de la protection et de préservation du patrimoine local. «Taghit, qui est une région à vocation touristique par excellence, mérite une véritable prise en charge de ce patrimoine de l'humanité à travers la mise en place de ce schéma de protection et de mise en valeur de ces stations, l'une des rares dans le monde», ont estimé les responsables de l'association locale Ecotourisme.