Le contrôle des prix du marché pétrolier n'est plus du bon gré des producteurs de pétrole, et encore moins des seules pressions que pourrait exercer l'OPEP sur les pays demandeurs, depuis que les Etats-Unis sont devenus l'un des trois premiers grands producteurs au monde en compagnie des Russes et de l'Arabie saoudite. Le Brent a perdu 20% de sa valeur, alors que le Light Sweet Crude, référence américaine du brut, a terminé l'année en baisse de 25%. La volatilité des marchés boursiers, les facteurs géopolitiques et le ralentissement de la demande ont contribué à de forts reculs des prix. Les extractions américaines à partir de la roche de schiste permettent à ce pays qui était classé premier importateur de pétrole, à enregistrer une croissance très forte, et à se constituer des réserves importantes, pas seulement, puisque le volume de la production américaine lui permet aujourd'hui de peser lourdement sur les marchés boursiers. A 70 dollars le baril, Trump, durant l'été 2018, avait estimé que le pétrole était encore trop cher, et a visiblement manœuvré pour faire pression sur l'Arabie saoudite, afin qu'elle augmente sa production dans le but d'arriver à une surproduction qui ferait effondrer les prix du baril à un niveau équivalent à celui de 2014. Le président américain en agissant artificiellement sur les cours, s'il consolide l'économie de son pays, il ne semble point se soucier des pertes qu'enregistrent les autres pays producteurs d'or noir, ainsi que les investisseurs qui se retrouvent dans une position insoutenable, par le fait qu'un baril de pétrole à moins de 55 dollars leur ferait perdre de l'argent. On sait que les investissements dans l'exploration de nouveaux puits sont en recul depuis 2014, et que ce climat délétère déstabilise les équilibres financiers de beaucoup de pays, y compris ceux de l'Arabie saoudite. «Tom Kloza, analyste du Oil Price Information Service (OIS), est convaincu que la baisse actuelle des prix du pétrole résulte de la politique ciblée de l'administration Trump». Donc, faute d'entente entre les pays membres de l'OPEP, et principalement la Russie, les prix continueront à dégringoler au grand préjudice de beaucoup d'exportateurs de pétrole, sauf pour la Russie qui dispose d'énormes réserves, «d'après les analystes, la plupart des compagnies russes sont capables de générer du profit même avec un baril à 20 dollars». Les prix de pétrole pourraient rester au plus bas, selon la banque d'affaires américaine, rapporte l'APS qui poursuit qu'un haut responsable de la banque d'affaires américaine, JP Morgan, prédit des prix du pétrole au plus bas si l'Opep ne maintient pas ses engagements de réduction de production pour toute l'année 2019. «Avant la réunion de l'Opep en décembre, JP Morgan avait déclaré que si l'Organisation n'allait pas réduire de plus de 1,2 million de barils/jour, et c'est ce qu'elle a fait pour le premier semestre et non pas pour l'ensemble de l'année, nous pourrons nous acheminer vers notre scénario de prix bas qui est de 55 dollars pour 2019», a t-il dit… poursuivant, il affirme qu'«Au cours des derniers mois, l'Arabie saoudite a augmenté sa production de plus d'un million de barils/jour», a-t-il relevé. Le Royaume dont les exportations, fin 2018 étaient en nette baisse, a-t-il ajouté, vise, désormais, une réduction d'environ 900.000 barils qu'il compte opérer en deux mois seulement. «Confronté à des difficultés économiques, le royaume pétrolier est décidé à faire des efforts pour réduire l'offre d'or noir sur le marché mondial pour combler son déficit budgétaire», selon plusieurs analystes.