La Conférence de l'Opep a élu à l'unanimité à Vienne le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, au poste de vice-président de cette organisation à compter du 1er janvier 2019, a indiqué le ministère dans un communiqué. La Conférence de l'Opep a également élu à l'unanimité vendredi, au siège de l'Opep, le ministre vénézuélien du Pétrole, Manuel Salvador Quevedo Fernandez, au poste de président de cette organisation à compter du 1er Janvier 2019, a ajouté la même source.
Pour rappel, les pays Opep et non Opep participant à la Déclaration de Coopération, dont la Russie, ont annoncé vendredi à Vienne une baisse commune de leur production de 1,2 million de barils/jour pour redresser les cours. Cet objectif sera réparti à hauteur de 800.000 barils/jour pour les quatorze pays de l'Opep et de 400.000 barils/jour pour ses dix partenaires, dont la Russie. La réduction, correspondant à un peu plus de 1% de la production mondiale, est destinée à enrayer la chute des cours, qui ont dévissé de 30% en deux mois dans un contexte de surproduction chronique. L'accord conclu vendredi "devrait aider le marché à atteindre un équilibre plus tôt", a salué le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, dont le pays est le deuxième producteur mondial, reconnaissant que les discussions avaient été "complexes". Il aura fallu deux jours aux différents poids lourds pour accorder leurs violons au sein de cette alliance nouée en 2016 entre l'Opep et dix autres producteurs, dont la Russie qui est de loin le plus important. Une première journée de réunions, jeudi, s'était terminée sans annonce. Les pourparlers butaient sur la répartition des quotas de baisse, les producteurs ayant tous des raisons, plus ou moins officielles, d'attendre des efforts de leurs partenaires. Alors que le président américain Donald Trump avait exigé mercredi de l'Opep, qui pompe le tiers du brut mondial, qu'elle maintienne sa production à un niveau élevé, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, a répondu que Washington "n'(était) pas en position" de lui dicter sa conduite. Tenant d'une ligne dure, et rival géopolitique du royaume, l'Iran, demandait à être exempté de toute baisse pour épargner son secteur pétrolier déjà affecté par les sanctions des Etats-Unis. Téhéran a annoncé vendredi avoir obtenu satisfaction. Les prix du Brent, qui étaient passés sous les 60 dollars alors que les tensions entre Russie, Arabie saoudite et Iran paraissaient inextricables vendredi matin, avaient bondi de plus de 3 dollars quand de premières informations avaient fait état dans l'après-midi d'un accord du groupe de producteurs. La baisse de production de 1,2 million de barils par jour (mbj) pourrait toutefois ne pas être suffisante pour éliminer la surabondance de pétrole sur le marché, selon certains analystes. "Une réduction de 1,5 mbj était nécessaire pour éviter une surproduction au premier semestre 2019. En conséquence, les prix devraient plutôt rester orientés à la baisse dans les mois à venir malgré la réaction spasmodique d'aujourd'hui" sur le marché, a prévenu un analyste. En juin, les producteurs avaient assoupli leur discipline avec pour objectif de permettre à la Russie et à l'Arabie saoudite d'extraire davantage pour compenser les pertes prévues de barils iraniens en raison du rétablissement des sanctions américaines liées au dossier nucléaire. Mais les exemptions temporaires accordées au dernier moment par les Etats-Unis à huit pays importateurs, à des niveaux plus élevés que ne l'attendait le marché, ont contribué au plongeon des prix de ces deux derniers mois, effaçant les gains engrangés depuis début 2017. Pour rappel, l'Opep et d'autres producteurs non-membres, dont la Russie, étaient liés depuis décembre 2016 par un accord de réduction de la production de l'or noir de 1,8 mbj sur une période de six mois à partir du 1er janvier 2017, dans une première phase. L'Opep avait ainsi accepté, pour la première fois depuis 2008, de réduire sa production quotidienne de pétrole de 1,2 mbj tandis que 11 pays producteurs non membres de cette organisation, avaient accepté de réduire leur production totale de 600.000 b/j. Les 11 pays producteurs de pétrole non Opep concernés par cet accord sont l'Azerbaïdjan, Brunei, Bahreïn, la Guinée équatoriale, le Kazakhstan, la Malaisie, le Mexique, Oman, la Russie, le Soudan et Sud Soudan. Cet accord Opep-non Opep a été prolongé jusqu'à fin 2018 lors de la réunion de l'organisation en novembre 2017.
Ménager fiscalement les consommateurs Pour sa part, l'Arabie saoudite a appelé vendredi les pays producteurs Opep et non Ope, à l'issue d'une réunion où il a été décidé de réduire la production pour soutenir les cours, à "y aller doucement" avec leur fiscalité sur les hydrocarbures. "Beaucoup de consommateurs souffrent du coût élevé de l'énergie", a reconnu le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, à l'issue d'une réunion de l'Opep et de ses partenaires dont la Russie à Vienne. "Je profite de l'occasion pour appeler les nations consommatrices à y aller doucement avec les taxes", a-t-il ajouté, alors que la fiscalité représente plus de la moitié du prix des carburants dans la majorité des pays. L'Opep et ses partenaires, une alliance qui assure la moitié environ de la production mondiale, ont décidé vendredi une baisse commune de leur production de 1,2 million de barils par jour dans l'espoir de redresser les cours, qui ont chuté de 30% en deux mois dans un contexte de surproduction chronique. Cet accord vise à "aider le marché à atteindre un équilibre plus tôt", a indiqué le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak. Le prix pivot du baril, passé sous les 60 dollars cette semaine, est généralement évalué autour de 70 dollars. M. al-Faleh a assuré que Ryad n'avait pas pour objectif de faire flamber les cours et était prêt à ouvrir les vannes si une catastrophe affectait la production mondiale. "Nous ne resterons pas inactifs et ne laisserons pas le monde sans approvisionnement", a-t-il souligné. Le prix élevé des carburants à la pompe a provoqué un important mouvement social en France, dit des "gilets jaunes", contraignant le gouvernement à renoncer à une hausse de la fiscalité. Le président américain Donald Trump avait de son côté exhorté mercredi l'Opep à maintenir un niveau de production élevé, estimant dans un tweet que "le monde ne veut pas voir, et n'a pas besoin, des prix plus élevés du pétrole".