L'Algérie tient à sa position de soutien aux efforts et voies de règlement politique des crises et au droit des peuples à l'autodétermination, a déclaré, jeudi le ministre des Affaires étrangères, Abdelakder Messahel. Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision russe «Russia Today», le chef de la diplomatie algérienne a répondu à des questions en rapport avec les décisions de l'Algérie en ce qui concerne les Affaires étrangères. Lors de cet entretien accordé à cette chaîne russe lors de sa visite de travail en Russie, le ministre a réitéré l'attachement de l'Algérie à une solution pacifique (libo-libyenne) de la crise en Libye de manière à préserver l'unité la souveraineté du pays, mettant en garde contre les «conséquences de l'ingérence étrangère, qui sert certaines agendas, dans les affaires internes de la Libye». Dans ce sens, il a souligné : «Nous soutenons et encourageons la solution politique dans le pays», indiquant que l'ingérence dans les affaires internes de la Libye ne sert ni sa stabilité ni celle des pays voisins. Soulignant, dans ce contexte, «l'importance de la stabilité de ce pays avec lequel nous partageons quelque 1000 km de frontières», Messahel a soutenu que «notre sécurité et stabilité sont indissociables de la sécurité et de la stabilité de la Libye.» La Libye, a-t-il confirmé «a des potentialités énormes lui permettant de venir à bout de sa crise», expliquant que l'anarchie a induit l'instabilité et l'affaiblissement des institutions de l'Etat qui, conjugués à l'absence de l'armée et des moyens de sécurité, a ouvert le champ à la prolifération du terrorisme, en Libye et dans la région du Sahel. Mettant en garde, à ce propos, contre le retour des combattants étrangers, qui induira des problèmes supplémentaires en Libye, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé le lien entre le terrorisme et le crime organisé. Il a estimé qu'il n'y a point de différence entre le financement du terrorisme et le crime organisé tel que le trafic de haschich et de la drogue, puisque tout cela mène à l'instabilité dans le pays, a-t-il ajouté. Revenant sur le danger que représente le retour des éléments étrangers armés sur la sécurité des pays voisins de la Libye et sur la paix et la sécurité internationales, Messahel a affirmé que «chaque pays doit jouer son rôle de même pour les Nations unies à travers le Forum mondial de lutte contre le terrorisme, en tant que mécanisme de coordination entre les pays du monde». Par ailleurs, le ministre a fait état de la conviction et de l'optimisme de l'Algérie quant à la capacité «des Libyens et des Maliens à parvenir par eux-mêmes à une solution sans ingérence étrangère». S'agissant des efforts de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme, le chef de la diplomatie algérienne a réitéré que la mission de l'Armée algérienne se limite aux frontières du pays. Cependant, a-t-il assuré, «ceci n'a pas empêché l'Algérie d'avoir une coopération solide dans ce domaine, poursuit le ministre des AE qui a précisé que l'Algérie avait octroyée une aide de plus de 100 millions de dollars aux pays voisins pour la formation de forces spéciales au Mali, au Niger et en Mauritanie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans les régions sahariennes.» Il a souligné également que le fait que l'Algérie ne soit pas membre du G5 (Mali, Mauritanie, Niger, Tchad et Burkina Faso), ne l'a pas empêché d'accorder l'aide nécessaire au groupe outre ses efforts continus dans la lutte contre le terrorisme dans le cadre de l'Initiative des pays voisins qui compte les Etats-majors de l'Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger basée sur l'échange d'informations et la coopération dans le domaine de la formation.