Intervenant hier sur les ondes de la radio nationale, le Directeur général de la Caisse nationale de retraite (CNR), Slimane Mellouka, a fait savoir que «le déficit de la CNR augmente de 100 milliards de DA en moyenne chaque année. D'un déficit de 250 milliards de DA en 2015, on est passé à environ 350 milliards de DA en 2016, ensuite à 470 milliards de DA en 2017 et à 560 milliards de DA en 2018. Mais ce déficit va commencer à se stabiliser à 610 milliards de DA en 2019». «Elle traverse des moments difficiles en matière de finances», a reconnu le même responsable. La même institution aura un déficit stable durant les prochaines années, et ce, en raison de la «régression» enregistrée dans les départs à la retraite», a indiqué M. Slimane Mellouka. «Il y aura une certaine stabilité du déficit financier de la CNR dans les années à venir, puisque il y a eu une régression des dossiers de retraites en 2018 avec l'abrogation des dispositions pour le départ à la retraite avant l'âge légal. Aussi, nous prévoyons un passage du déficit de l'ordre de 600 à 610 milliards DA en 2019», a souligné M. Mellouka. Dans le même sens, le même responsable a fait état du nombre des départs à la retraite qui est de l'ordre de moins de 80.000. Ce nombre important a engendré une saignée au sein de l'institution, dans la mesure où le déficit actuel, causé par ces départs, s'élève à 600 milliards DA. «Un montant qui a été octroyé, sous forme d'un prêt à payer en différé et en 2 tranches, avec un délai de 20 ans, et ce, dans le cadre de loi de Finances (LF 2019)», a-t-il détaillé. A ce montant, s'ajoute la contribution «régulière» de l'Etat, ce qui «a permis à la Caisse de se doter d'un total de 700 milliards de DA devant lui permettre de couvrir le payement des pensions et allocations des retraites», a-t-il ajouté. Face à ce déficit qui «se creuse» depuis 2015, M. Mellouka a fait état également de «réflexions sur des pistes», devant remédier à cette situation. Il s'agit, selon la même source, de «mesures juridiques pour assurer le recouvrement des déperditions dues aux non-déclarations ou à la sous-déclaration des travailleurs par leurs employeurs». Le même responsable a indiqué qu' «il y aurait environ 43 % des salariés non déclarés», selon l'affirmation du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. «L'Etat réfléchit à des mécanismes de réduction des frais de fonctionnement ciblant l'ensemble des organismes du système de Sécurité sociale, en plus du développement de la politique de l'emploi afin d'augmenter le nombre des cotisations», a-t-il poursuivi, exprimant son «souhait de revenir à la situation d'équilibre», soit 1 retraité pour 5 cotisants. Le DG de la CNR a rappelé les mesures «déjà prises» par les pouvoirs publics pour faire face au déficit de la Caisse dû aux départs massifs à la retraite anticipée. Affirmant que cela s'est traduit par un déficit croissant, de l'ordre de 100 milliards DA l'an, passant ainsi de 150 milliards DA en 2015 à près de 560 milliards DA en 2018. Un montant de 500 milliards DA avait alors été accordé à la Caisse pour lui permettre d'assurer le paiement des pensions, et ce, dans le cadre de LF 2018. S'agissant de l'évolution de ce déficit financier, il a soutenu qu'en 2013-2014, la Caisse «avait encore les moyens nécessaires» pour prendre en charge les dépenses de l'époque, mais depuis 2015, une «saignée très importante» a été ressentie. En 2016 un départ massif à la retraite a été enregistré ce qui fait que «près de 300.000 dossiers de départs à la retraite ont été déposés», a-t-il relevé. Selon la même source, plus de la moitié a été retenue, ce qui a négativement impacté l'équilibre de cette caisse «dépendante» des cotisations, a-t-il conclu.