«L'opération de l'épuration des listes électorales devrait se poursuivre de manière régulière au niveau des communes avant la révision des listes électorales, dans la perspective de la prochaine élection présidentielle du 18 avril 2019», a indiqué hier le président de la Haute instance indépendante de la surveillance des élections (HIISE), Abdelwahab Derbal, invité du forum d'El Moudjahid. L'assainissement de la liste électorale garantirait une certaine transparence aux élections, mais pour ce faire, «il faut que le citoyen dénonce les dépassements et déclare les décès ou les personnes invalides non éligibles à accomplir leur devoir électoral», a-t-il soutenu, précisant, toutefois, que «la surveillance et le contrôle de cette opération ne relève aucunement des prérogatives de son instance». En réponse à la question sur le retrait des formulaires de candidature par les citoyens, qualifiée par les médias nationaux et internationaux d'«insoutenable et risible», Abdelwahab Derbal a affirmé que «c'est un droit légitime pour chaque citoyen de présenter sa candidature à l'élection présidentielle. C'est une liberté garantie par le législateur». Cependant, il ne pourra pas déposer son dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel qu'après la collecte d'un nombre précis de signatures comme stipulé par la réglementation, a-t-il indiqué. Ce qui nous mène à sa réponse sur la problématique récurrente de la collecte des signatures, souvent sujette à des falsifications et tricheries. Faisant allusion ainsi au recours des candidats à l'inscription de plusieurs signatures d'une même personne ou porter des signatures de personnes décédées afin d'atteindre le nombre exigé par la loi. «Avec peu de moyens, l'instance parvient quand même à assurer son rôle d'observateur avant de soulever les questions d'atteinte au bon déroulement du processus électoral», a-t-il précisé, ajoutant qu'«actuellement, il faut se focaliser sur la constitution du corps électoral qui est issu de la société civile et qui devrait s'appliquer à la réglementation en vigueur.» Aujourd'hui, l'HIISE œuvre dans la continuité de son action d'observation et de surveillance des élections de manière relativement indépendante, selon Derbal. En effet, depuis sa création en 2014, l'instance de surveillance des élections a assisté en tant qu'observateur à deux rendez-vous électoraux, dont le premier était celui des Présidentielles de 2014 et le deuxièmes celui des législatives passées. Ce qui lui permet aujourd'hui d'établir des constats et élaborer ses propres guides portant sur le déroulement des élections, les règles et lois à respecter. «La Haute instance indépendante de surveillance des élections ne cautionne aucun dépassement touchant à l'intégrité et à la transparence des élections présidentielles, raison pour laquelle, nous voulons sensibiliser et mettre en garde le citoyen contre ce type de comportement et surtout l'inciter à porter plainte», a martelé Derbal, qui estime, par ailleurs que tout actes délictueux commis lors de cette course électorale doit être puni. Il a passé en revue, tout au long de son intervention, les expériences de l'HIISE depuis sa création à ce jour, faisant référence particulièrement à la prise en charge des recours des candidats après le dépôt des dossiers auprès du Conseil constitutionnel. Interpellé sur la question de la désignation en urgence d'un nouveau président du Conseil constitutionnel, après décès de Mourad Medelci avant-hier laissant le poste vacant, Abdelwahab Derbal, a affirmé que «il n'y a pas d'urgence. Tout est dans les délais», expliquant ainsi que «la loi donne 15 jours de différé avant la désignation d'un successeur à la présidence du Conseil constitutionnel».