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Slimane Azem, Chérif Khedam, Izri Brahim, tous les trois nés pour la chanson
Publié dans La Nouvelle République le 31 - 01 - 2019

Si nous évoquons leur mémoire, c'est qu'ils sont les piliers de la chanson, chacun à sa manière, mais d'une chanson algérienne innovante et représentative des aspirations du peuple.
Mis à part les chanteurs qui se sont consacrés au genre andalou, les autres, contemporains des chanteurs cités, comme Hssissene, Dahmane El Harrachi, El Hadj M'hamed El Anka et bien d'autres qui ont eu le mérite de chanter dans le genre populaire et qui ont marqué le peuple qui les a adulés parce qu'ils ont été ses porte paroles émérites à une époque de mutation déterminante de l'histoire. Tous les trois sont atypiques et n'ont rien de commun, mis à part que les trois ont chanté, chacun selon son style.
Aucun n'a fait les grandes écoles pour devenir artistes. Musiciens, ils l'ont été admirablement, en apprenant sur le tas, à jouer de leurs instruments favoris. Leur particularité a été d'avoir inventé eux-mêmes leurs chansons et leurs musiques et d'avoir su intéresser le public. Slimane Azem a été aussi auteur de nombreux sketchs dans lesquels il a joué admirablement avec comme partenaire chikh Nourredine pour le rôle de la femme dont il a été un grand imitateur.
Slimane Azem ou l'éternel exilé
Da Slimane est né en 1918, il aurait eu 101ans cette année s'il était encore vivant. Il a fréquenté l'école de son village, très vieille mais encore debout et fonctionnel lorsque nous l'avons visitée il y a de cela une trentaine d'années. Toute sa vie et inlassablement à la manière d'un vrai meddah d'antan qui se faisait accompagner d'un seul instrument musical, le tambour ou la flûte traditionnels que le meddah jouait lui-même en chantant, Da Slimane en se faisant accompagner de deux musiciens tant ses paroles prédominaient. Son œuvre d'art ne vaut que par ses paroles que lui-même prenaient soin de composer avec talent. Mais il avait hérité de sa mère le don de versifier admirablement. Sa mère faisait des vers, les femmes aimaient l'entourer pour écouter ses belles paroles et sa sœur étaient aussi douée.
Et ayant été fortement inspirée par l'actualité, Da Slimane a improvisé de nombreux poèmes qu'il a chantés depuis sa plus tendre jeunesse. Il est aussi l'auteur de nombreuses fables et sketchs en partie chantés sous forme dialoguée avec son partenaire préféré, Chikh Nordine. Ceux qui l'ont connu, maintenant disparus ont dit de lui qu'il aimait parler en forme versifiée. Etant jeune garçon il gardait le troupeau familial le plus souvent au son d'une flute qu'il avait taillée lui-même dans un roseau et quand il avait fini, il la dissimulait dans la poche de sa gandoura. Il obtenait des sons doux et voluptueux en rendant les vieux airs du pays. Du temps de son enfance et de son adolescence, les convenances sociales interdisaient à quiconque de jouer de la musique ou de chanter au milieu du village. C'est pourquoi il fallait s'éloigner pour pouvoir exercer ses talents.
C'est en France en tant qu'émigré qu'il a connu le succès. Il était parti très jeune pour travailler et c'est une nouvelle vie qui commençait pour lui. Ses parents comme tous les parents de l'époque ne permettaient pas à leurs enfants de partir sans se marier ; tel est le thème d'une chanson merveilleuse qu'il avait chantée. De belles perspectives d'avenir s'ouvraient devant l'artiste en tant qu'ouvrier d'usine, on se faisait embaucher sans problème à l'époque, étant donné la pénurie de main d'œuvre. Pendant longtemps, Slimane Azem se retrouvait chaque jour, après le travail, avec une masse de coreligionnaires pour des soirées musicales. Cela a duré des années, le chanteur a donné des spectacles. Au bout d'un temps, Slimane Azem a connu la consécration et comme il était prolifique, il a composé des centaines de chansons sur tous les thèmes possibles et imaginables.
Izri Brahim, chanteur adulé des Ath Yanni
Il est né le 1er de Yennayer, le 12 janvier 1954 au village Ath Lehssene des Ath Yanni, il a disparu au mois de janvier 2005. La mort ne lui a pas laissé le temps de produire beaucoup de chansons ou de connaitre la consécration, cependant il a consacré sa vie à la chanson et surtout à la musique. Brahim a été surtout un bon musicien et la musique est un don familial. Le chanteur est né au sein d'une zaouïa fondée par son grand père qui, après avoir fait un grand pèlerinage à La Mecque où, nous dit-on, il est resté quatre ans. Ce grand- père et le père de Brahim savaient tous les deux jouer des instruments de musique à cordesn comme le violon ou la mandoline.
Brahim a joué de la guitare pendant sa carrière de chanteur, et il a joué de cet instrument dans l'orchestre de Idir avant de devenir autonome. On l'a vu chanter en trio avec Maxime Le forestier, Idir, «La maison bleue et Tizi- Ouzou». Brahim a chanté dans un groupe «Igudar», il est l'auteur de nombreux albums. Il n'a pas une belle voix, mais on le trouve très charmant quand il chante les vieilles chansons qu'il a su moderniser en leur donnant un coup de jeune. Le chanteur était estimé aussi pour sa bonté de cœur, il est venu en aide aux sinistrés de Bab el Oued et de Boumerdes.
Chérif Khedam, grand musicien-chanteur hors pair
Cet artiste de grand talent a eu des débuts aussi difficiles que ses coreligionnaires chanteurs. Jeune enfant, son père l'envoya étudier à la Zaouïa des Boudjellil où il apprend la langue arabe et le Coran. Il quitte son village pour un travail à Oued Smar mais pour une courte durée. En 1947 il quitte son pays pour la France. On le retrouve comme ouvrier dans une fonderie d'une entreprise de peinture. Il profite de l'opportunité qui lui est offerte, en se trouvant en France, pour suivre des cours de solfège, le soir après le travail. La musique occupe son temps des loisirs et découvre qu'il en a la vocation. Il est attiré par la musique de la Libanaise Fayrouz , des films égyptiens, notamment ceux d'Abdelwahab et de Farid el Atrache. Chérif kheddam s'intéresse aussi à la musique occidentale et entreprend une formation en musique classique dont il s'imprègne et pour laquelle il a un penchant.
Chérif écrit et chante sa première chanson «Yellis n tmurt iw» (fille de mon pays), elle est enregistrée sur un disque 78 tours grâce à un libraire et ce fut un succès. Désormais sa voie est tracée et l'avenir certain, travailler pour gagner sa vie et tenter une carrière d'artiste qu'il fera l'effort de concilier avec sa vie d'ouvrier. Il restera tenace dans ses réalisations musicales, fait des musiques et se fait connaitre par Pathé Marconi qui lui établit un contrat en 1956. Il compose pour l'ORTF plusieurs morceaux de musique exécutés par un grand orchestre. D'autres pièces seront interprétées par l'orchestre de l'opéra comique.
Chérif semble avoir atteint le stade de la maîtrise de la musique moderne à force de persévérance. Ainsi introduit dans le d'expression algérien cette modernité qui va donner un coup de jeune à la musique et à la chanson algérienne restées longtemps enfermée dans les traditions stériles. Aux jeunes chanteurs qu'il a encadrés pour leur transmettre des connaissances dans la musique et la chanson modernes, il a imposé la rigueur dans le travail. Ainsi une nouvelle génération est née, elle est formée de groupes ayant suivi des cours de musique sous sa responsabilité, des jeunes de l'époque plein de talents et ouverts sur la modernité que Chérif Kheddam a su dénicher.
Il a dirigé le groupe Yugurten constitué de Ferhat Imazighen Imoula, qui a fait partie au départ du groupe Idheflawen, Idir, Ait Menguellet, Malika Domrane, Nouara, Ahcène Abassi très connus actuellement pour être devenus des sommités de la chanson sortis de l'école Chérif Khedam rentré définitivement de France. Recruté par la radio d'Alger, il s'est occupé de groupe ighnayen ouzeka (les chanteurs de demain). Chérif Kheddam a pris aussi en charge des chorale du lycée El Khensa, et du lycée Amirouche de Tizi Ouzou. Entre temps Chérif khedam composa de belles chansons qui vous font vivre des moments de bonheur moral intenses tant elles sont voluptueuses par les paroles et la musique. Ce sont : Alemri, Nadia, Djurdjura, Khir Adjellab n'etmurthiw, Vgayet telha et d'autres dont on n'arrive pas à retrouver les titres aussi merveilleux les uns que les autres.
On pense que Chérif Kheddam est un grand poète qui ne s'est jamais déclaré comme tel parce que pour lui la musique est bien plus importante que les paroles. Il a par ailleurs chanté dans de grands galas en Algérie et à l'étranger et accompagné à chaque d'un immense orchestre qu'il a lui-même organisé et dont il a été le chef. Cela fait un bel ensemble de chansons polyphoniques, Chérif kheddam chantant avec un ensemble de voix féminines tout en dirigeant l'orchestre. Pour celui qui a assisté, c'est envoûtant.


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