La liste des produits interdits à l'importation ne cesse d'être modifiée, notamment, celle relative au secteur automobile. Le gouvernement procède une fois de plus à la restriction d'importer certains types de véhicules, sans calculer pour autant l'impact de cette action sur le coût du véhicule de plus en plus inaccessible pour le consommateur et sa réelle prévalue sur le marché. Cette fois-ci, la décision de restriction concerne, selon le nouveau exécutif N° 19-12 du 27 janvier 2019, portant des modifications sur le décret exécutif du 7 janvier 2018, la suspension à l'importation les différents types de véhicules et des tracteurs. Ce type de véhicule sera, toutefois, exclu à l'importation temporairement. Dans la même liste figure la suspension des véhicules automobiles pour le transport de dix personnes ou plus, et des véhicules automobiles pour le transport de marchandises et le transport de personnes ou de marchandises (dépanneuses, camions- grues, voitures de lutte contre d‘incendie, camions-bétonnières, voitures balayeuses, voitures épandeuses, voitures-ateliers, voitures radiologiques.... Sachant que ces modèles de véhicules soumis désormais au régime des restrictions ne sont pas fabriqués localement. L'Etat essaie à travers cette stratégie adoptée depuis plusieurs mois à réduire davantage les produits importés, et ce, dans l'objectif d'encourager la production locale. Ce qui n'est pas évident pour l'industrie automobile inexistante en Algérie, mis à part, les usines d'assemblage de véhicules utilitaires commercialisés à des prix élevés sur le marché. Sans générer de valeur ajoutée et répondre aux attentes du consommateur. La stratégie du ministère du Commerce s'oriente depuis quelques mois vers le développement de l'industrie automobile en Algérie, et ce, conjointement, avec le ministère de l'Industrie comme inscrit dans la stratégie du gouvernement pour la relance du tissu industriel dont la participation à la croissance économique est inférieure à 3%. Cependant le nouveau décret exécutif encourage et autorise l'importation pour les véhicules importés dans le cadre du dispositif de collections destinées aux industries de montage CKD-SKD, représentant les différents composants de pièces détachées destinées à l'assemblage des véhicules. En encourageant ces importations, le Gouvernement remet en question sa politique de base car ces composants destinés à l'assemblage automobiles ne favorisent pas le transfert technologique et l'optimisation du taux d'intégration. De plus, la facture des importations durant ces derniers mois a explosé pour le montage CKD-SKD atteignant plus de 3 milliards de dollars, en 2018. Alors que le gouvernement s'est fixé un objectif de les réduire à 40%. Sachant que le taux d'intégration pour les véhicules assemblés localement ne dépasse pas les 15%. Sans oublier que ce type de composants bénéficie de plusieurs avantages fiscaux à l'importation. Par ailleurs, ils ne sont pas soumis au régime de restrictions à l'importation des véhicules importés pour les invalides de guerre de Libération nationale et les enfants de chouhada handicapés, les nationaux non-résidents lors de leur changement de résidence, les personnes atteintes, à titre civil, d'un handicap moteur, les agents diplomatiques et consulaires ainsi que les représentations des entreprises et des établissements publics à l'étranger, placés sous l'autorité des chefs de missions diplomatiques, et par les missions diplomatiques ou consulaires et les représentations des organisations internationales accréditées en Algérie, ainsi que par leurs agents. En plus de la publication de la liste des différents types de véhicules interdits à l'importation, le Journal officiel N°6 datant du 27 janvier 2019 a publié un autre décret exécutif qui a dévoilé la liste des marchandises, à savoir 1.095 produits qui peuvent, désormais, être importés mais qui sont soumis au Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DASP) variant entre 30% et 200%.