Contrairement à ce qui se dit sur les relations algéro-marocaines sous tension, l'Algérie maintient sa position au sujet de la cause sahraouie et affirme que cette dernière n'est pas un obstacle pour développer les relations entre les deux pays frères. C'est ce qu'a réitéré hier l'ambassadeur d'Algérie à Washington, Madjid Bouguerra, lors de son intervention à l'émission Think Tank washintonien. S'exprimant lors de son passage à cette émission, le diplomate algérien a réitéré le soutien de l'Algérie et les efforts déployés pour parvenir à l'autodétermination du peuple sahraoui. Cette question selon lui ne freine pas le développement d'une coopération bilatérale avec le pays voisin. Le Maroc a toujours exigé des conditions pour travailler avec l'Algérie par rapport à son soutien à la cause sahraouie. L'Algérie est souveraine ne reçoit pas d'ordre de personne et ne s'incline devant aucun pays. Dans ce sens Madjid Bouguerra a expliqué que l'Algérie était prête à promouvoir ses relations avec le Maroc à une seule condition : que cette coopération ne soit pas assortie de conditions. «Nous avons toujours dis que nous sommes prêts à travailler avec le Maroc pour améliorer nos relations bilatérales avec une seule condition : que nos frères marocains n'imposent pas de conditions», a-t-il déclaré. Pour l'Algérie, il s'agit bien d'une question traitée au niveau de l'ONU qui engage deux parties à savoir le Maroc et le Front Polisario, a-t-il encore expliqué. «Nous avons toujours appelé à séparer les deux questions», a-t-il dit, rappelant que les appels de l'Algérie à l'adresse du Maroc pour discuter directement des problèmes de la migration et du trafic de drogue n'ont pas trouvé échos auprès de la partie marocaine. Mais cela, a-t-il ajouté, «n'affecte pas notre volonté politique d'œuvrer pour le développement de nos relations», relevant que l'Algérie est le seul pays maghrébin qui a signé et ratifié tous les accords de l'UMA (Union du Maghreb arabe). Interrogé sur «le manque de coopération» entre l'Algérie et le Maroc sur les questions sécuritaires, souvent ressassées par des responsables marocains, l'ambassadeur a affirmé qu'il existait une coordination entre les services chargés de la lutte antiterroriste des deux pays. Il est utile de rappeler que le Maroc est aussi le premier partenaire commercial de l'Algérie au Maghreb. L'ambassadeur a par ailleurs souligné l'étendue de la coopération sécuritaire avec la Tunisie et l'excellence des relations avec la Mauritanie. Ce débat auquel ont assisté des diplomates de pays européens, asiatiques et arabes ainsi que des organes de presse américains a bifurqué ensuite sur plusieurs sujets en relation avec la Libye, le Mali, la lutte antiterroriste et les relations de l'Algérie avec les Etats Unis, la Russie et la France.