Les transporteurs privés de voyageurs et de marchandises de Tizi Ouzou ne décollèrent toujours pas. Le gel du brevet professionnel des conducteurs de transport public de voyageurs et de marchandises pour la présente année et la révision, à la baisse, du prix de la formation ainsi que les modalités régissant la formation, décidés par le ministère de tutelle n'ont pas dissuadé les transporteurs à annuler leur mouvement de grève. Hier dimanche, les opérateurs de transport public de voyageurs et de marchandises ont donc initié une grève, la seconde du genre après celle du 10 février dernier, pour contester le brevet professionnel institué par le ministère des Transports. La quasi-totalité des transporteurs privés exerçant sur les différentes lignes urbaines et suburbaines de la wilaya ont adhéré à ce mouvement de grève générale de deux jours (hier dimanche et aujourd'hui lundi), lancé par le Collectif des transporteurs privés de voyageurs et de marchandises. Ce mouvement de grève des transporteurs a été décidé en collaboration avec le Collectif d'appui à la micro entreprise (CAME) et le bureau local de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). L'ensemble des stations de transport et les différentes gares intermédiaires de la wilaya ont été désertées par les transporteurs, à l'instar de la gare routière intermédiaire de Timizart Loghbar, à la sortie Est du chef-lieu de la wilaya qui dessert le versant est de la ville des Genêts. Durant la matinée, seule l'entreprise publique de transport urbain de Tizi Ouzou et les transporteurs de voyageurs activant sur la ligne 2 (station de l'artisanat) desservant la nouvelle ville à partir du centre-ville ont assuré leurs rotations habituelles, a-t-on constaté. De nombreux citoyens n'ont pas pu se rendre sur leurs lieux de travail ou à leurs rendez-vous. Dans les localités Tadmait, Drâa Ben Khedda et Oued Aïssi, des habitants ont pu rejoindre le chef-lieu de wilaya en empruntant le transport ferroviaire. Les membres du Collectif des transporteurs privés de voyageurs et de marchandises ont fait cas d'un large suivi de la grève avec un taux de 90 à 95% enregistré au premier jour de ce débrayage. Les grévistes rappelle-t-on, exigent l'annulation du brevet professionnel qui devait entrer en vigueur en mai prochain. Les mesures prises par le ministère des Transports, à savoir le gel de l'application de la condition de disposer d'un brevet professionnel des conducteurs de transport public de voyageurs et de marchandises pour toute l'année 2019, la révision à la baisse du prix de la formation pour l'obtention de ce brevet et la révision des modalités régissant cette formation, n'ont pas convaincu le Collectif des transporteurs privés de Tizi Ouzou. «Nous exigeons l'annulation pure et simple du brevet professionnel, et non pas l'ajournement de son application», pestent les grévistes, plus que jamais décidés à faire aboutir leur revendication. Le Collectif des transporteurs privés rappelle que la décision de geler l'application de ce brevet professionnel a été décidée à la suite du débrayage d'une journée observé le 10 février dernier. Interrogé sur le taux de suivi de ce mouvement de grève de deux jours initié par le Collectif des transporteurs privés de voyageurs et de marchandises de Tizi Ouzou, le directeur local des Transports, Samir Nait Youcef, a affirmé qu'il sera communiqué dès sa confirmation. «Il se rapprochera de celui constaté lors du précédent arrêt de travail des transporteurs, le 10 février dernier, soit, environ 75 %», a-t-il dit.