L'annonce du ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Tahar Hadjar, d'avancer la période des vacances de printemps du 10 mars au 5 avril prochain a provoqué le courroux du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) qui a qualifié cette décision d'«illégitime et d'inexpliquée». «Les études ne peuvent pas être interrompues du jour au lendemain sans préavis», a fait savoir le Cnes dans un communiqué rendu public juste après l'annonce, dans lequel ont appelé les recteurs des universités et des étudiants à se rassembler devant leurs établissements afin de dénoncer cette décision «irréfléchie» et de grande «conséquences». Suite à cette annonce fortuite, les étudiants et les enseignants se sont concertés et ont organisés, hier, des rassemblements devant les campus et les universités pour contester cette décision. Désorientés et désemparés, les enseignants et les recteurs des universités à travers les wilayas du pays ont contesté en bloc cette annonce et ont exprimé leur incompréhension à travers des marches pacifiques réclamant en plus de poursuivre les études comme prévu jusqu'au 21 mars ont appelé Tahar Hadjar «à démissionner de son poste». C'était le seul mot d'ordre des sit-in observés par les universitaires dans plusieurs wilayas du pays en réaction à la décision inopinée du ministère de la tutelle. C'est la première fois que les étudiants algériens auront droit à des vacances de 25 jours, alors que la date prévue par le calendrier des vacances annuelles est fixé pour le 21 mars. Elles étaient avancées de 11 jours dont bénéficieront les étudiants en plus des 15 jours de vacances officielles. La reprise des cours quant à elle, a été prévue pour le 5 avril prochain. La décision a provoqué une grande panique au sein des résidences universitaires qui se sont pour la plupart exécutées et ont enjoint aux étudiant de quitter les cités au lendemain de l'annonce. Ce qui n'est pas évident, sachant que la plupart des étudiants se préparent à passer leurs examens. Ce qui a, également, alimenté la crainte d'une année blanche ou être privés des vacances d'été également raccourcies en raison du mois de Ramadhan. Pour rassurer, les recteurs de plusieurs universités algériennes ont refusé en bloc l'application de cette décision et ont appelé les étudiants à poursuivre leurs cours. De son côté, le directeur général de l'Office national des œuvres universitaires (Onou), Farouk Bouklikha, a affirmé dans une intervention dans la presse en ligne que «les œuvres universitaires seront assurées jusqu'au 21 mars prochain, date officielle fixée pour le début des vacances», ajoutant qu'«il n'est pas question de perturber les étudiants qui ne sont pas informés par avance. On ne peut pas demander aux étudiants qui habitent très loin, et ceux qui ont des stages de quitter les résidences universitaires». Tandis que certains interprètent cette décision comme étant une riposte pour réprimer le mouvement des étudiants qui investissent sans cesse les rues depuis le 3 mars, certains estiment qu'il est temps pour les étudiants de se constituer en comités et en coordination nationale pour contribuer à l'édification d'une université meilleure.