Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé, hier, de la modification du calendrier des vacances de printemps. Les universités du pays seront désormais en vacances à partir d'aujourd'hui, 10 mars, jusqu'au 4 avril. Initialement, les vacances de printemps ont été prévues à partir du 21 mars. Surpris, le Syndicat national des enseignants du supérieur (Cnes) a annoncé qu'il allait réagir à cette décision. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La note relative à la modification du calendrier des vacances au titre de l'année 2018-2019, signée hier par Tahar Hadjar, a surpris plus d'un hier. C'est une première, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique vient d'accorder 25 jours de vacances de printemps pour les étudiants et les enseignants au lieu de 15 jours habituellement. Même le Cnes se dit surpris par cette décision de dernière minute. «Nous avons été surpris par cette décision, ce n'est pas normal, nous savons, bien sûr, que le but c'est de démobiliser les étudiants et les enseignants par rapport aux manifestations contre le cinquième mandat, ils sont en train d'utiliser des méthodes d'un autre temps, ils sont complètement déconnectés de la réalité», a déclaré Abdelmalek Azzi, coordonnateur du Cnes. Abdelhafid Milat, de l'aile dissidente du Cnes, a réagi de la même façon. Selon M. Milat, des rumeurs ont commencé à circuler vendredi sur la décision du ministère de l'Enseignement supérieur d'avancer la date des vacances de printemps. «Nous n'avons pas pris ces rumeurs au sérieux car ça n'est jamais arrivé. Nous sommes surpris et choqués en même temps, c'est une première pour l'université algérienne, c'est une décision hâtive», a déclaré M. Milat. D'ailleurs, les deux ailes du Cnes ont décidé de réagir à cette décision. La note numéro 220 publiée le 9 mars 2019 modifiant la note numéro 804 publiée le 2 septembre 2018 relative au calendrier des vacances universitaires au titre de l'année 2018-2019 a précisé également que les vacances d'été sont programmées du 11 juillet au 2 septembre. Alors qu'initialement, ces vacances étaient prévues à partir du 4 juillet 2019. La note précise que ces mesures ne sont pas appliquées aux fonctionnaires de l'administration, de l'inspection et des agents de service. Il faut souligner que cette note de Tahar Hadjar a été largement partagée hier sur les réseaux sociaux. Pour les internautes, il n'y a aucun doute, «la décision d'avancer la date des vacances de printemps est liée au mouvement populaire contre le cinquième mandat». En effet, les étudiants ont réussi à trois reprises à bloquer les universités et à sortir dans les rues dans plusieurs wilayas du pays pour manifester contre le cinquième mandat. Mardi dernier, c'était au tour des enseignants du supérieur d'organiser des manifestations également contre le cinquième mandat et d'annoncer leur soutien au mouvement populaire. S. A.