Le comité ministériel de suivi Opep et non-Opep (JMMC) qui s'est réuni hier à Bakou a souhaité temporiser et attendre la réunion du mois de juin prochain pour se prononcer sur une éventuelle décision d'une prolongation de l'accord d'encadrement de la production de pétrole ou de révision à la baisse de la production pétrolières des pays membres. L'objectif est de permettre une meilleure observation sur l'évolution et l'impact du dernier accord convenant la réduction de la production pétrolière à 1.2 million de baril par jour, signé entre les membres de l'Opep et non-Opep. Pour justifier sa décision, le comité a, par ailleurs, recommandé l'organisation d'une nouvelle réunion de format JMMC, en comité élargi, au mois de juin prochain pour évaluer leur stratégie commune et l'état du marché et les effets de la baisse de la production volontaire décidée dans le dernier accord. Après la chute continuelle des prix du pétrole constatée vers la fin de l'année 2018, les pays membres de l'Opep se sont réunis en urgence afin de trouver des solutions au contre-choc pétrolier qui secoue le monde depuis 2014. Suite à cette rencontre, les membres du cartel en concertation avec les dix Etats alliés conduits par la Russie, ont décidé fin 2018 de la réduction de la production à 1.2 million de baril par jour, ce qui a permis de stabiliser relativement le marché et équilibrer l'offre et la demande en la matière. Ce qui a redressé les prix du pétrole progressivement sur le marché, notamment, depuis le début de l'année 2019. L'apaisement des tensions entre les Etats-Unis et la Chine et la mise en veille de la guerre commerciale a contribué, également, à la reprise des cours du pétrole. Face à ces fluctuations et à l'instabilité du marché pétrolier sous l'effet de la concurrence du gaz de schiste, le Comité ministériel de suivi Opep et non-Opep a préféré «temporiser» et voir les résultats de la dernière décision avant de réfléchir à une autre démarche. «Le JMMC recommande de renoncer à la réunion d'avril et d'attendre la conférence du 25 juin au cours de laquelle une décision sera prise sur l'objectif de production pour la deuxième moitié de 2019», a déclaré hier Khaled al-Faleh, ministre de l'Energie de l'Arabie saoudite, lors de l'ouverture de la réunion du comité ministériel de suivi Opep et non-Opep, dans un hôtel du centre de la capitale azerbaïdjanaise. Cependant, il a rassuré qu'une nouvelle réunion de format JMMC, donc en comité élargi, sera organisée en concertation avec les membres du cartel pour exposer la situation et l'évolution du marché pétrolier d'ici-là. «Les fondamentaux du marché ne changeront probablement pas dans les deux prochains mois», a-t-il indiqué pour justifier cette décision. Bien que le marché mondial ait enregistré des améliorations depuis janvier 2019, cependant, beaucoup de travail reste à faire pour atteindre les objectifs fixés. Le comité renvoie les raisons de cette décision aux surstocks américains, au surplus de l'offre et de faibles investissements dans le secteur du pétrole. Ces facteurs ont plombé les finances des majeures pétrolières qui ont dû prendre des mesures coercitives pour faire face à la crise. Pour gagner leur manque financier, les compagnies pétrolières mondiales tentent de reprendre des marchés comme c'était le cas avec l'Algérie où plusieurs accords de coopération dans le domaine du fourrage ont été signés. Le rebondissement des cours du pétrole ces derniers mois a permis d'effacer une partie de ces pertes. Hier, le prix du baril a clôturé avec 14 cents de moins, se stabilisant à 67,29 dollars. Ce qui reste minime étant donné que l'évolution des prix se verse dans l'optimisme. «Le pacte conclu fin 2016 entre l'Organisation, assise sur un tiers de la production mondiale et une dizaine d'autres pays non-membres, dont la Russie, a permis de stabiliser le marché après un effondrement des prix. Le prix moyen du baril en 2016 était autour de 40 dollars. Le cours s'est depuis nettement repris, et en 2018 le prix moyen du baril», a relevé un expert.