Fait inédit dans les annales politiques nationales. Deux partis politiques, le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) alliés et soutiens du pouvoir, viennent de « rejoindre » le mouvement populaire de contestation contre le système politique en place et contre le prolongement du quatrième mandat de Bouteflika, en apportant « leur » soutien. Tentant ainsi de faire oublier «leurs» récents bruyants appels à la «continuité» lancés en chœur. Le peuple a dit son mot et le FLN soutient le mouvement populaire, a déclaré, hier mercredi à Alger, le coordinateur de l'instance dirigeante de l'ex-parti unique, Moad Bouchareb, lors d'une réunion, à l'hôtel « Le Mouflon d'or », avec les mouhafedhs de sa formation politique. « Les militants du FLN soutiennent, pleinement, le mouvement populaire. Les militants du parti défendent en toute sincérité la réalisation des objectifs, avec une feuille de route précise », a observé le coordinateur de l'instance dirigeante du FLN, appelant à la nécessité de s'assoir autour d'une seule table de dialogue pour édifier une nouvelle Algérie. Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, le peuple défend l'Algérie dans des manifestations pacifiques. « Le peuple a réclamé le changement et le Président y a répondu avec sincérité, en prônant un changement de système et une Algérie nouvelle», a-t-il dit, révélant que sa formation politique, le FLN, n'était pas comptable de la gestion du président Bouteflika car n'ayant pas «dirigé » le gouvernement. Les principes et valeurs constantes du parti, a-t-il poursuivi, ont de tout temps eu pour source le peuple, qui a demandé le changement. Un changement, a-t-il dit, explicitement évoqué par le président de la République, également président du parti, Abdelaziz Bouteflika en déclarant qu'il procèdera au changement du régime et à la construction d'une nouvelle République en vue de faciliter l'interaction entre toutes les forces du pays. La souveraineté du peuple, a-t-il ajouté, a toujours été la base du système de gouvernance en Algérie et qui se reflète dans le slogan « du peuple et pour le peuple. Relevant, au passage, la nécessité de travailler avec dévouement et de prôner le dialogue unifié afin, a-t-il dit, d'atteindre les objectifs escomptés conformément à une feuille de route bien définie pour bâtir une nouvelle Algérie qui ne marginalisera et n'exclura personne. Dans la soirée de mardi, le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Seddik Chihab a soutenu que les quatre formations politiques de l'Alliance, à savoir le FLN, RND, MPA d'Amara Benyounes et TAJ d'Amar Ghoul, étaient responsable en partie de la crise actuelle. Invité d'une émission de la chaîne de télévision El-Bilad TV, Seddik Chihab a laissé entendre que la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un nouveau mandat « a été une grave » erreur. « Nous avions manqué de perspicacité. Naturellement, c'était une aventure. Nous n'avons pas eu le courage nécessaire pour exprimer tout ce que nous pensions de cette candidature qui paraissait, dit-il, anormale », a concédé le numéro deux du parti d'Ahmed Ouyahia, qui avait apporté son soutien à la candidature du président pour un nouveau mandat. Ces dernières années, a lâché le porte-parole du RND, l'Algérie a été dirigée par ce qu'il a qualifié de « forces » non constitutionnelles. « Il y a des forces qui sont générées par les partis. Il s'agit de forces non structurées. Des forces non-constitutionnelles, non organisées, etc... Elles sont partout. L'Algérie a été dirigée par ces forces durant au moins ces cinq, six ou sept dernières années », a-t-il dit. Hier mercredi, le RND s'est, « clairement démarqué » des propos tenus par son porte-parole, Seddik Chiheb, tenus avant-hier mardi 19 sur la chaîne de télévision El Bilad TV. « Dans un débat orienté et où il y avait de la provocation, notre collègue a été poussé vers une réaction émotive et parfois à un éloignement des positions connues du parti », indique le parti dans un communiqué. Rappelant que la position du parti est dans la lettre adressée par le secrétaire général Ahmed Ouyahia en date du 17 mars 2019.