Le président de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) Noureddine Bahbouh s'est opposé, hier lundi à Alger, à l'intervention de l'Armée nationale populaire (ANP) en vue de précipiter le départ du Président Bouteflika, une des revendications du mouvement populaire, pacifique, enclenché depuis le 22 février dernier pour revendiquer un changement radical du système politique, s'opposer pour le cinquième mandat, puis le prolongement du quatrième et, tout bonnement et contre le régime d'Abdelaziz Bouteflika. «Nous sommes contre tout coup d'Etat», a-t-il indiqué. S'exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Nourreddine Bahbouh s'est dit également opposé à toute ingérence de l'ANP dans l'action politique. «Nous attendons de l'institution militaire qu'elle assume sa mission constitutionnelle de garantir la continuité de l'Etat», a-t-il observé. Interrogé sur le rejet de tous les partis politiques par la rue durant les grandioses manifestations pacifiques du mouvement populaire, le président de l'UFDS a estimé que seules les urnes sont à même de décider, à l'avenir, de la représentativité. Pour autant dit, que les élections soient transparentes et gérées par une instance autonome. Pour ce qui est de son plan de sortie de crise, Nourreddine Bahbouh suggère une période de transition au-delà du terme du mandat actuel du Président Bouteflika qui s'achève le 28 avril prochain. Devant déboucher, a-t-il observé encore, sur l'annonce d'une nouvelle République. «L'avènement de celle-ci devrait être préalablement marqué par le rejet, à l'APN et au Sénat, des partis arrivés par la fraude qui, à ses yeux, ont constitué l'ossature du pouvoir installé à la tête du pays depuis vingt ans», a-t-il poursuivi. Il appartient, a-t-il poursuivi, à la composante de l'organisme appelé à gérer la transition politique, durant une période de six mois, au maximum, de nommer un gouvernement de technocrates avec pour mission fondamentale, observe-t-il encore, la préparation des élections présidentielles. «Cela fait plus d'un mois déjà que le peuple est dans la rue et que ses revendications montent crescendo. Il faudrait donc que la classe politique assume ses responsabilités et que l'on revienne rapidement à la légitimité», dit-il encore. Au départ, le mouvement populaire pacifique enclenché depuis le 22 février dernier revendiquait un changement radical du système politique, s'était opposé pour le cinquième mandat, puis le prolongement du quatrième et, tout bonnement, contre le régime d'Abdelaziz Bouteflika. Le président de l'UFDS a, par ailleurs, exprimé son inquiétude face à «l'arrêt» des activités économiques, notamment. «Faute de la nomination d'un gouvernement, des ministères sont à l'arrêt, parce qu'il n'y a personne qui décide», a encore ajouté le président de l'UFDS, Nourredine Bahbouh.