Les soutiens aux manifestations, pacifiques, qui agitent le pays depuis le 22 février dernier se multiplient. Depuis jeudi dernier, ce sont les personnels des Assemblées populaires communales (APC), toute tendance politique confondue, mais aussi les élus qui ont manifesté leur adhésion à ce mouvement populaire pour revendiquer un changement radical du système politique, s'opposer pour le cinquième mandat, puis le prolongement du quatrième et, tout bonnement, contre le régime d'Abdelaziz Bouteflika. Ils viennent associer ainsi leur voix aux politiques, syndicats autonomes mais aussi à celles des organisations de la société civile, l'ordre des avocats, le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires représentant les maîtres-assistants, les maîtres de conférences A et B et les professeurs en médecine, en pharmacie et en chirurgie dentaire pour ne citer que ceux-là. Hier dimanche, à l'appel des travailleurs communaux, regroupés, pour la plupart, autour de collectifs, de nombreuses APC, étaient, paralysées par des grèves d'une voire deux heures. Des rassemblements devant les sièges desdites Assemblées y étaient observés pour signifier leur soutien à ce mouvement populaire qui suscite, pour reprendre le Syndicat national des journalistes, à la fois, l'admiration de tous et l'espoir de tout un chacun pour un avenir meilleur, dans une Algérie démocratique, solidaire, ouverte sur le monde et sur l'universalité. Les slogans les plus utilisés depuis la marche du 22 février dernier étaient repris sur les banderoles et des pancartes accrochées devant les entrées principales des APC. Dont «Pour un changement radical du système politique», « Départ du Président Abdelaziz Bouteflika au terme de son mandat actuel qui se termine le 28 avril prochain», «Un seul héros, le peuple», «L'Algérie, une République et non une monarchie» ou encore «Pour une transition sans le pouvoir» et «Ni prolongation ni report», «Bouteflika dégage», «La rupture avec le système en place» ou encore «Djazaïr horra democratia» (Algérie libre et démocratique). Un appel à une grève générale de trois jours à compter de demain mardi a été, par ailleurs, lancé, anonymement, sur les réseaux sociaux. Ce débrayage concernera les secteurs gaziers et pétroliers, les entreprises publiques comme Sonatrach et Sonelgaz, les travailleurs des ports et du réseau ferroviaire, les employés des aéroports ainsi que ceux des inspections des impôts.