Un rapport d'enquête de la Fédération internationale de boxe (AIBA) relatif aux soupçons de manipulations de combats lors des Jeux olympiques 2016, a pointé du doigt l'ex-directeur exécutif de l'AIBA, le Français Karim Bouzidi, rapportent lundi des medias. Selon le rapport d'enquête et des courriels révélés par le quotidien français Le Monde, l'ex-directeur exécutif de l'instance internationale de boxe, apparaît au centre des soupçons de manipulations de combats. Suspecté de s'être entendu avec les juges-arbitres les plus réputés (labellisés "5 étoiles") pour favoriser certains pays, Karim Bouzidi avait été limogé à trois jours de la fin des JO de Rio et une commission d'enquête avait été lancée dans la foulée. Les 36 juges et arbitres ayant officié durant le tournoi avaient eux été écartés en octobre 2016. Le Monde, en collaboration avec le quotidien bulgare Bulgaria Today, a eu accès au rapport de la commission, à des courriels et à une conversation téléphonique, qui font peser de lourds soupçons sur le rôle joué par Bouzidi. Le Monde fait notamment état d'un courriel de C.K. WU, président de l'AIBA jusqu'en 2017, daté du 18 novembre 2016 et dans lequel le dirigeant écrit qu'il est probable que le directeur exécutif, en lien avec la directrice des sports (Kristin Brynildsen, qui a quitté l'AIBA à l'automne 2016), a influencé les décisions des juges-arbitres 5 étoiles dans certains combats, en favorisant certaines fédérations.» Dans un courrier daté du 18 novembre 2016, C.K. Wu a demandé à Tom Virgets, président de la commission d'enquête, de revoir en priorité « les combats concernant la France et l'Ouzbékistan» à Rio. Après deux échecs retentissants aux JO-2008 et 2012, les Bleus avaient effectué une razzia à Rio avec six médailles dont deux en or pour le couple Tony Yoka-Estelle Mossely. Les enquêteurs de l'AIBA expliquent dans leur rapport d'enquête que Bouzidi pouvait seul désigner tous les arbitres et officiels d'une compétition et s'en est servi «pour changer des juges et arbitres sur certains combats, même si rien ne prouve que ces changements ont été faits pour influencer l'issue du combat». «Les résultats à Rio n'ont pas été volés, ils sont honnêtes, a réagi le président de la Fédération française de boxe, André Martin, interrogé par Le Monde. Ces révélations interviennent alors que l'AIBA traverse une grave crise de gouvernance. Son président, l'Ouzbek Gafur Rakhimov a annoncé vendredi dernier sa démission, alors qu'une enquête du Comité international olympique est en cours concernant la gestion de l'instance. Dans l'attente des conclusions de l'enquête, le CIO avait décidé de geler l'organisation du tournoi de boxe aux Jeux olympiques de Tokyo-2020. Sa Commission exécutive doit aborder la question de mardi à jeudi à Lausanne. AIBA : Meziane désigné membre de la commission des entraîneurs Le Directeur technique national (DTN) de la Fédération algérienne de boxe (FAB), Mourad Meziane, fait son entrée à la Commission des entraîneurs de l'Association internationale de boxe (AIBA), a appris l'APS lundi de l'intéressé. La désignation de Mourad Meziane intervient suite à la décision prise lors des travaux du Comité exécutif de l'AIBA, présidé par le patron de l'instance internationale, l'Ouzbek Gafur Rakhimov. «J'ai le plaisir d'annoncer que les membres du Comité exécutif de l'AIBA ont décidé de vous désigner au sein de la Commission des entraîneurs de l'instance internationale. Je suis persuadé qu'avec vos connaissances et votre expérience, vous contribuerez de manière efficace aux activités de cette commission. Je voudrais vous souhaiter la bienvenue dans ce nouveau poste et je suis impatient de travailler étroitement avec vous», lit-on sur la décision signée par Gafur Rakhimov. Outre la désignation de Mourad Meziane, le Comité exécutif a intronisé également l'Algérien Hocine Oucherif au sein de la Commission médicale.