Le taux du chômage théorique est en progression dans la wilaya d'Aïn Témouchent. Il a atteint 9.78 % en 2018 alors qu'il était situé à 9.67 % en 2016 , selon la commission du développement local , l'investissement et l'emploi a présenté hier son bilan annuel aux élus de l'Assemblée populaire de la wilaya réunie en session ordinaire plénière au sein de leur hémicycle sous la houlette de leur président et en présence de Mme le wali secondée de son exécutif. Ce taux est surprenant dans la mesure où les pouvoirs publics ont fait éloge une dynamique d'entreprises petites et moyennes au nombre de 6508 unités en 2018 qui offrent 27 359 emplois contre 6291 en 2017. Le plus grand nombre d'emplois ont été créés dans le secteur de l'agriculture et la pêche et ressources halieutiques suivis par ceux du bâtiment et des services de prestations. La wilaya mise sur le secteur du tourisme pour booster le développement local et durable. Plusieurs programmes seront projetés à l'avenir. Par contre le secteur occupe la dernière position car il n'offre pas assez d'emplois. Il est considéré comme le faible maillon de la chaîne de développement. Apparemment le taux du chômage réel est très supérieur si l'on tient compte de plusieurs facteurs. Une importante population de la gente féminine à domicile ne pratique aucune activité salariée notamment dans les zones éparses et les communes lointaines du chef lieu de la wilaya et ne s'inscrit dans les registres des demandeurs d'emplois. Et pourtant cette région a connu un flux inquiétant d'immigration clandestine vers l'Europe. Un autre facteur d'ordre démographique est cité dans ce rapport influe sur le taux du chômage. La population a grimpé à 426 762 âmes dont plus de 51% sont du genre féminin.En parallèle le nombre d'actifs a atteint 273 135 soit une légère augmentation de 209 travailleurs par rapport à l'année 2017. Le marché de l'emploi a aussi enregistré une croissance.9868 demandeurs d'emploi des deux genres dans le système classique se sont inscrits à travers les agences locales de l'emploi dans la wilaya en face de 6 723 offres d'emploi dans les 3 catégories (public, privé et étranger). En somme 4 614 demandeurs d'emploi ont été installés pour pourvoir à cette offre totale de 6723. Concernant l'application de l'article 55 bis stipulant la réservation de 20 % des marchés publics au profit des jeunes titulaires de microentreprises financées par les dispositifs étatiques (Ansej et Cnac), le présent rapport annonce une regression depuis l'année 2016 sans en citer les statistiques. Ici se pointe l'exclamation. Dans le cadre du programme sectoriel décentralisé (PSD) visant l'encouragement à l'investissement dans le secteur agricole, le Calpiref a réceptionné plus de 130 projets d'investissement répartis à travers les 28 communes témouchentoises. Ces investissements destinés à l'industrie agricole et la transformation nécessitent une enveloppe financière estimée à 19 milliards de DA en espérant la création de 5000 emplois. Malheureusement ce rapport ne cite pas la superficie attribuée à ces projets ni leur la situation physique (taux de réalisation). Au sujet des activités minières, le nombre de carrières a baissé en 2017), 7 autres sont à l'arrêt et 8 autres sont en cours de réalisation.Eventuellement des dizaines de postes d'emploi sont perdus. En synthèse, ce rapport ne répond pas aux préoccupations des spécialistes en économie. Compte tenu des deux vocations agricoles et touristique de la wilaya, ce document établi par la commission de développement local, l'investissement et l'emploi il ne précise pas les statistiques d'emplois créés dans ces deux secteurs névralgiques et ne donne pas des éclaircissements sur le degré d'instruction des jeunes recrutés si l'on sait que des milliers d'universitaires et de diplômés des centres de formation professionnelle frappent chaque année sur les portes de l'emploi. Il est à souligner que les pouvoirs publics misent sur la zone industrielle(Z.I.) de Tamazoura considérée comme la mamelle du développement et de la création de l‘emploi dans le souhait de résorber le plus grand taux de chômage galopant. Ainsi ,un projet d'extension de cette zone a été mis en exergue à l'horizon 2019.En se fiant à son étude, cette Z.I. offrira 16 000 emplois. Curieusement cette Z.I. créée en 2011 ,son assiette de terrain est encore vierge. Seulement trois entreprises réalisées sont entrées en activité alors que ses 217 lots déjà attribués connaissent des retards pour plusieurs raisons. Sur un autre registre de l'investissement, l'Etat a ouvert grandement les portes pour les investisseurs sérieux décidés à créer la richesse et offrir l'emploi. Des budgets colossaux ont été injectés dans le tourisme, la pêche et l'agriculture seulement le taux du chômage demeure inquiétant et ne cesse de s'accroitre dans les prochaines années. Les pouvoirs publics et les élus doivent étudier rationnellement le dossier de l'emploi. A l'issue de l'année 2022, le nombre d'étudiants fréquentant le centre universitaire Belhadj Bouchaib d' Aïn Témouchent frôlera la barre des 15 000 étudiants qui s'ajoutent aux 5 300 places pédagogiques du secteur de la formation professionnelle. En conséquence l'équation de l'emploi sera insolvable. En prologue, rappelons ce qu'a dit un professeur en économie notoire connu dans la wilaya Mr Boutaleb kouider, auteur de plusieurs ouvrages ; «Les élus de l'APW doivent organiser une journée d'étude en invitant tous les concernés par l'économie et l'emploi pour trouver une solution au refus du travail des jeunes témouchentois». Certes,les exploitations s agricoles sont pleines d'ouvriers agricoles venus des wilayas internes du pays pour travaillera dans la récolte de la carotte, les cultures maraichères et cucurbitacées.