Réaction à chaud, plusieurs dizaines de personnes notamment parmi les jeunes sont sorties avant-hier soir dans la rue pour exprimer leur joie quant à l'annonce de la démission du président Bouteflika. Quelques minutes pour les uns, une bonne partie de la soirée pour d'autres, ont suffi pour fêter la «liberté» criée partout depuis le 22 février dernier. En effet, klaxons de véhicules, youyous, chants et danses ont animé les rues, juste après la diffusion de l'info par les canaux officiels. Nous précisons :«Canaux officiels» puisque la confusion et les «fake news» qui reviennent ces derniers jours obligent d'attendre ces sources pour y croire surtout pour une telle information. Pour cette sortie nocturne, les Algériens disent célébrer à la fois le départ du président, ce qui annonce le début du changement pacifique et surtout saluer le pas courageux de l'Etat-major de l'Armée populaire nationale qui a évité au pays un éventuel désordre suite au mutisme d'un pouvoir en place face à l'insistance d'une masse populaire infatigable. Pour cette population en effervescence, la journée du mardi a été porteuse de plusieurs vérités et solutions historiques pour un pays qui n'a plus le droit à l'erreur après avoir vécu une tragédie nationale durant de longues années. Tout a commencé par l'ancien président de la République Liamine Zeroual qui met fin à la guerre des gangs pour une histoire de «rencontre clandestine afin de négocier la transition». Sa lettre rendue publique à la mi-journée a permis de savoir que réellement il a été approché pour gérer la période transitoire mais d'une manière officieuse. Zeroual affirme qu'il a effectivement reçu le général de corps d'armée Mohamed Medienne qui était, précise-t-il, porteur de ladite proposition émanant du désormais ex-conseiller à la présidence, Said Bouteflika. Quelques heures plus tard, c'est le MDN qui annonce une réunion urgente suivie de déclarations importantes concernant la crise nationale. La journée a été conclue par l'annonce officielle du départ d'Abdelaziz Bouteflika. Si nous avons rappelé quelques évènements de la journée c'est pour décrire toute la guerre psychologique que vivait la population en conséquence des accusations mutuelles de trahison et autre entre certaines personnes au pouvoir et d'autres qui y étaient. L'avenir du pays imposait donc cet appel sans cesse de la part des plus sages pour faire prévaloir la raison et l'intérêt suprême de la patrie. Dans la rue au cours de cette inoubliable soirée, les Algériens étaient donc divisés entre soulagement et incertitude. La joie d'une certaine liberté ; l'un des objectifs atteints mais c'est cette incertitude qui persiste puisqu'aucune couleur de la période transitoire n'est annoncée. Les citoyens souhaitent le mieux pour leur pays et appellent toutes les compétences nationales à contribuer efficacement à la naissance de la nouvelle République tant espérée.