La mise en œuvre de l'article 102 de la Constitution a immédiatement suivi l'annonce de la démission le mardi 2 avril du Président Bouteflika, avant la fin de son mandat. Hier, mercredi, le Conseil constitutionnel a constaté la vacance définitive de la Présidence de la République (conformément à l'article 102 alinéa 04 de la Constitution) et devait communiquer le même jour l'acte de déclaration au Parlement (conformément à l'article 102 alinéa 05 de la Constitution), indique la déclaration du Conseil constitutionnel, qui fait savoir qu'il publie cette déclaration de vacance définitive de la Présidence de la République dans le Journal officiel. Le Conseil constitutionnel a tenu sa réunion (conformément à l'article 102 de la Constitution) sous la Présidence de Tayeb Belaïz, président de Conseil constitutionnel et en présence des membres Mohamed Habchi, vice-président, Salima Mousserati, Chadia Rehab, Ibrahim Boutkhil, Mohamed Reda Ousahla, Abdennour Graoui, Khadidja Abbad, Ismaïl Balit, El Hachemi Brahmi, M'hamed Adda Djelloul et Kamel Feniche. En effet, l'article 102 de la Constitution stipule qu'«en cas de démission ou de décès du président de la République, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la Présidence de la République. Il communique immédiatement l'acte de déclaration de vacance définitive au Parlement qui se réunit de plein droit. Le Président du Conseil de la nation assume la charge de Chef de l'Etat pour une durée de quatre-vingt-dix jours (90) au maximum, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées, sachant que le Chef de l'Etat, ainsi désigné, ne peut pas être candidat à la Présidence de la République. On sait que Abdelaziz Bouteflika a notifié officiellement, mardi, au président du Conseil constitutionnel, sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République. Selon les dispositions de ces articles, le Chef de l'Etat dont la charge est assumée par le Président du Conseil de la nation, ne dispose pas des mêmes prérogatives du président de la République notamment en matière de nomination de membres de gouvernement, de droit de grâce, de remise ou de commutation de peine, ou de saisir, sur toute question d'importance nationale, le peuple par voie de référendum. Il ne dispose pas également des prérogatives relatives à la dissolution de l'Assemblée Populaire Nationale, la tenue d'élections législatives anticipées, à la révision constitutionnelle, ou à décréter l'état d'urgence ou l'état de siège, pour une durée déterminée. La mise en application des articles 7, 8 et 102 de la Constitution a été au centre d'une réunion tenue le mardi 2 avril au siège de l'Etat-Major de l'Armée Nationale Populaire, et présidée par le Général de Corps d'Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense Nationale, Chef d'Etat-Major de l'Armée Nationale Populaire, en présence des Commandants de Forces, des Commandants des Régions Militaires, du Secrétaire Général du ministère de la Défense nationale et des Chefs des deux Départements de l'Etat-Major de l'ANP. Cette position de l'institution militaire découle de sa parfaite adhésion aux revendications et ambitions légitimes exprimées lors des manifestations populaires pacifiques, partant de sa conviction puisée de son attachement à la légitimité constitutionnelle et du fait que le peuple est la seule et unique source du pouvoir. Des partis de l'opposition (le Front de justice et de développement (FJD), Talaie El Hourriyet, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), El Fadjr El Djadid (PFJ), le Parti de la Liberté et la Justice (PLJ), le Mouvement El-Bina et le Mouvement Nahda) ainsi que des représentants de syndicats, des personnalités nationales et des enseignants universitaires qui ont participé à la 7e réunion de concertation tenue mardi au siège du FJD à Alger, ont, eux aussi, rejoint la position du peuple en faveur de l'application des articles 7, 8 et 102 de la Constitution. Ont pris part à cette rencontre, outre des représentants de syndicats, des personnalités nationales et des enseignants universitaires. Un processus délicat a commencé et il n'est pas exclu qu'il rencontre des embûches créées par certains milieux hostiles à l'Algérie et qui multiplient les fausses informations destinées au plus crédules.