Le Conseil militaire de transition soudanais a condamné une attaque perpétrée samedi par un groupe non identifié contre une réunion du parti du Congrès national (NCP), a rapporté dimanche la presse locale. «Réprouvant» cette attaque qu'il juge "irresponsable", le Conseil militaire a noté dans un communiqué que "des mesures devraient être prises pour éviter que de tels actes ne se reproduisent pas". Le document affirme que le Conseil «demeure déterminé à préserver la sécurité et la stabilité, de manière à garantir le processus politique ainsi que l'expression pacifique de toutes les parties sans affrontement dans cette phase délicate». Le Conseil a également exhorté toutes les parties prenantes à s'abstenir de toute violence envers les citoyens, leurs biens ou les services publics, en soutenant que «la liberté est pour tous et doit être exercée dans un esprit de responsabilité nationale pour que notre pays surmonte cette phase». Des citoyens en colère ont violemment interrompu samedi une réunion du NCP à Khartoum, ont indiqué des média locaux, précisant que plus de 60 membres du parti ont été blessés et 140 autres ont été séquestrés pendant des heures. Le secrétaire du NCP, Idris Suleiman, a tenu pour responsable un groupe de jeunes. Le NCP, ancien parti au pouvoir sous le régime du président déchu le 11 avril Omar el-Béchir, était partisan de l'initiative de dialogue national. Depuis le 6 avril, les manifestants sont rassemblés jour et nuit devant le QG de l'armée à Khartoum, dans le prolongement d'un mouvement de protestation déclenché le 19 décembre pour dénoncer initialement le triplement du prix du pain, avant de muer en contestation contre Omar el-Béchir. Les manifestants ont décidé de maintenir leur sit-in après le départ de M. Béchir afin d'obtenir le transfert du pouvoir à une autorité civile. Ils réclament aussi le jugement du président déchu et des principaux responsables de son régime. Dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhane, le Conseil militaire a jusqu'à présent résisté aux appels à céder le pouvoir, y compris ceux de la communauté internationale. Trois des dix membres du Conseil militaire ont toutefois démissionné mercredi.Le pays d'environ 40 millions d'habitants, amputé des trois quarts de ses réserves de pétrole depuis l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, fait notamment face à une grave pénurie de devises étrangères.