Quelques centaines de travailleurs et syndicalistes venus de plusieurs wilayas se sont rassemblés, hier, à l'occasion du 1er mai, devant la maison du Peuple, pour réclamer le départ de Abdelmadjid Sidi-Said, et rendre l'UGTA aux travailleurs. Un dispositif de policiers a empêché les travailleurs et syndicalistes de quitter les alentours de la Maison du peuple pour faire une marche. Le rassemblement a été marqué par les slogans habituels. Par ailleurs, concernant la sphère syndicale, elle devrait se consolider par de nouvelles organisations suite aux dernières décisions du conseil du Gouvernement, réuni début avril, concernant l'étude des dossiers déposés auprès du ministère du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale pour l'accréditation des syndicats. Hier, en parallèle au rassemblement de travailleurs et syndicalistes à la Maison du Peuple, quelques dizaines de citoyens ont occupé dans la matinée, les escaliers de la Grande Poste entourés de policiers et de badauds, pour lancer les slogans habituels contre le «système», notamment le slogan qui dénonce les corrompus: ya serraqine, khlitou el blad (voleurs, vous avez ruiné le pays). A ce propos, la veille, lors du deuxième jour de sa visite à la 5e RM, le Général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, a évoqué la poursuite en justice de "tous ceux impliqués dans le pillage des deniers publics et la dilapidation des richesses du pays, qui fait partie des principales revendications que le peuple a exprimé avec insistance, depuis le début de ses marches pacifiques", et a indiqué que les services du MDN "détiennent des informations avérées concernant plusieurs dossiers lourds de corruption, dont je me suis enquis personnellement, dévoilant des faits de spoliation des fonds publics avec des chiffres et des montants faramineux". Il a ajouté que "partant de notre souci profond de protéger l'économie nationale, les services de sécurité se sont chargés de mettre ces dossiers à la disposition de la justice pour les étudier et enquêter pour poursuivre tous ceux qui y sont impliqués". Il a réaffirmé que l'opération de lutte contre la corruption "n'est qu'à son début", soulignant la nécessité pour la justice de se garder de "toute mesure arbitraire ou de règlement de comptes". Il a fait observer que "(...) nous étions même les précurseurs dans ce domaine en présentant de hauts cadres militaires par devant la justice militaire, à savoir les anciens Commandants des 1ère, 2e et 4e RM et de la Gendarmerie nationale et l'ancien Directeur des services financiers, dont l'implication dans des affaires de corruption a été confirmée par des preuves tangibles".