Les "gilets jaunes" ont encore battu le pavé ce samedi à la vielle des élections européennes que beaucoup considèrent un référendum sur la politique du président Emmanuel Macron à mi-chemin de son quinquennat. Les manifestants ont voulu marquer cette 28e mobilisation consécutive par des manifestations importantes, notamment à Amiens (ville natale du président Macron) et Toulouse, par leur refus inébranlable de la politique sociale et fiscale du président Macron, à la veille des élections européennes. Quelque 47 millions de Français sont appelés dimanche à élire leurs députés européens que les "gilets jaunes" promettent "un ciel jaune" lors du scrutin. Pour ce samedi, il y a eu plus de "gilets jaunes" dans les rues de France par rapport à samedi dernier. Ils étaient environ 3.200 dans toute la France, dont 1.200 à Paris, selon des chiffres à 14h00 du ministère de l'Intérieur. Mais selon les organisateurs, seulement à Amiens, le nombre des "gilets jaunes" était aux environs de 2000 et à Toulouse on a compté la même mobilisation où les manifestants scandaient les traditionnels chants anti-Macron. A Paris, la tension est montée d'un cran entre les manifestants et les policiers où à place de la République des échauffourées ont éclaté. Un lieu qui a été quadrille par les services de sécurité. Il en est de même au niveau des endroits interdits à la manifestation, comme les Champs-Elysées et les environs de la présidence de République où un dispositif important a été déployé tôt le matin, a-t-on constaté. A la faveur d'une nouvelle loi anticasseurs, la police a renforcé ses capacités de contrôler et de réprimer les manifestants violents. Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Nous ne voterons pas Macron même si on nous crève un œil", allusion claire aux violences policières, ou "Demain le ciel sera jaune", ou encore "Plutôt mourir debout que mourir à genoux". Malgré son essoufflement, le mouvement citoyen des "gilets jaunes", né le 17 novembre 2018 du ras-le-bol fiscal des Français et de la dégradation du pouvoir d'achat, maintient toujours la pression sur l'équipe gouvernementale qui a consenti des efforts d'apaisement avec des mesures sociales. Plusieurs manifestants ont exprimé aux médias leur détermination à poursuivre leur mouvement, un mouvement qui avait pourtant au début la sympathie de plus de la moitié des Français. Une grande partie de ces manifestants ont dit que les élections européennes "ne leur parlent pas" et que l'essentiel pour eux étaient de "défendre leur pain et celui de leurs enfants". L'étincelle qui avait donné naissance à ce mouvement, il y a six mois, était la hausse de prix des carburants sur lequel le gouvernement avait pris des mesures pour le faire baisser, rappelle-t-on. Au niveau des pompes, le prix des carburants a retrouvé le même niveau de celui de novembre dernier.