Une autre partie de la classe politique est visiblement coincée par la situation inédite qui se présente avec la suspension très probable du processus électoral qui devait mener au scrutin présidentiel du 4 juillet. Des partis politiques, de toute évidence non préparés pour cette échéance avaient appelé à reporter la date de l'élection présidentielle et à contourner l'écueil de l'élection en empruntant une autre voie non constitutionnelle consistant en une étape de transition. Ainsi, réuni en session ordinaire samedi, le bureau politique du parti Talaie El Hourriyet a appelé à "l'ouverture d'un dialogue pour dégager, dans les meilleurs délais, une solution politique consensuelle qui réponde aux aspirations du peuple et évite à notre pays un vide constitutionnel, politique et institutionnel, aux conséquences imprévisibles (...)". Le parti d'Ali Benflis suggère la création d'une Instance indépendante pour l'organisation, la supervision et la surveillance de l'élection présidentielle jusqu'à la proclamation des résultats du scrutin". Par ailleurs, bien que parfaitement préparé pour cette élection mais ayant sans doute pressenti que tout poussait à son report, le Front El-Moustakbal a annoncé, samedi au terme d'une réunion de son Bureau national que la direction du parti "a décidé de ne pas déposer le dossier de candidature à la Présidentielle", en raison des derniers développements qu'a connu la scène politique, notamment "à l'ombre d'une situation générale exceptionnelle qui a influencé la vie politique et socioéconomique du pays". Enumérant les raisons à l'origine de cette décision, le parti a cité "le gel régnant et engendrant l'absence d'une réelle et sérieuse préparation de cette phase importante, la non installation de la commission indépendante requise pour garantir la transparence et l'intégrité de la Présidentielle à travers toutes ses étapes, l'absence d'une rivalité politique susceptible d'imprimer la Présidentielle d'un climat de transparence". Le Front El-Moustakbal a évoqué "l'absence de conditions nécessaires et d'un climat populaire favorable pour une participation massive et la non concrétisation du dialogue auquel a appelé l'institution de l'Armée nationale populaire (ANP)". Le Front El Moustakbel qui a parachevé son dossier de candidature à cette élection y compris la collecte des signatures, a affirmé son attachement au processus politique Constitutionnel en tant que choix unique à même de garantir à l'Algérie sa stabilité et au peuple algérien la liberté d'exprimer sa souveraineté dans le cadre de la démocratie. La même formation a estimé que les élections transparentes et régulières étaient le meilleur et unique moyen de surmonter la crise que traverse le pays. De son côté, l'Alliance nationale républicaine (ANR) a annoncé samedi sa décision de suspendre sa participation à la présidentielle, et ce jusqu'à la réunion des conditions nécessaires à la réussite de cette échéance électorale décisive.