Un faisceau d' indices confirme qu'elle n'aura pas lieu à la date fixée. La date limite de dépôt des candidatures au Conseil constitutionnel prend fin aujourd'hui alors qu'aucune candidature sérieuse et crédible n'a été enregistrée. Il est impossible politiquement et techniquement de maintenir la présidentielle à cette échéance. Un faisceau d' indices confirme qu'elle n'aura pas lieu à la date fixée, le 4 juillet, dont notamment l'immense mobilisation et détermination des manifestants à exiger une vraie transition démocratique. De ce fait, l'échec du maintien du calendrier électoral officiel est presque consommé. Par conséquent, l'annonce de la décision du report serait imminente. L'éventualité d'un passage en force n'est pas totalement écartée. Selon le dernier bilan du ministère de l'Intérieur, 77 lettres d'intention ont été déposées. Parmi elles, figurent les chefs de l'ANR, le Front El Moustakbal (FM) et le Front algérien pour le développement, la liberté et l'équité (Fadle). Le Front El-Moustakbel envisagerait de retirer sa candidature. Le mouvement exige une période de transition pour changer, en premier lieu, les règles du jeu. Dans sa dernière intervention depuis la 4e Région militaire à Ouargla, le chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, n'a pas toutefois évoqué la date du 4 juillet, laissant ouverte la possibilité du report ou de l'annulation de ce scrutin. Contraints de suivre la révolte, plusieurs partis proposent l'organisation de cette élection à l'issue d'une période d'une courte transition de six mois. C'est le cas du président de Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, le président du MSP, Abderezzak Makri et le doyen des islamistes, le chef du parti El-Adala, Abellah Djaballah. Même le FLN demande à retarder la présidentielle. La convergence d'une partie de l'opposition sur le report de la présidentielle pour un délai de six mois est perçue par de nombreux observateurs comme un bâclage de la transition, et une démarche qui s'approche du plan de l'état-major de l'armée. Ces derniers évoquent la mise sur pied d'une instance électorale indépendante et la révision de la loi électorale avant la présidentielle. Cependant, ces derniers, qui restent à la voie constitutionnelle, ne précisent pas comment et par qui seront opérés ces amendements. L'autre partie de l'opposition et plusieurs organisations et forums de la société civile, à l'image du FFS, le PT et le RCD, proposent d'élire une Assemblée constituante ou de tenir d'abord des législatives pour élaborer une nouvelle Constitution avant de tenir la présidentielle. Cette option prendra certainement plus de six mois. Par ailleurs, aucune solution n'est encore assumée par la rue. Et il est quasi-impossible de réunir les conditions idoines en trois mois pour tenir une élection libre et transparente, indiquent plusieurs spécialistes. Cela dit, aucun dialogue à même d'ébaucher une solution consensuelle ne pointe à l'heure actuelle à l'horizon. Trois mois après le mouvement du 22 février, la solution tarde à être esquissée. Pour rappel, Bensalah avait signé le 9 avril dernier, le jour même de sa prise de fonctions officielle, le décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour l'élection du 4 juillet prochain.