Question de diversifier les saveurs, d'agrémenter les «meidate» de rupture du jeûne ou simplement de passer le temps : nombre de citoyens d'Oum El Bouaghi ont pris l'habitude de sillonner, surtout les après-midis, les petites villes et villages en quête de tout ce qui peut exciter leurs papilles gustatives. Ainsi, certains parcourent des dizaines de kilomètres pour un kilogramme de Zlabia ou Kelb louz, un litre de lait cru de ferme ou leben, ou encore quelques cailles ou un lapin. A l'affût de ces petites faiblesses de jeuneurs, les commerçants de l'avenue Abbas Laghrour de la ville d'Aïn Beïda, seconde plus grande agglomération de la wilaya, ont multiplié leurs offres au point d'avoir réussi à accoler à cette avenue le surnom de «la rue des jeuneurs» qui y viennent des quatre coins de la wilaya et même des wilayas voisines. Le jeune Amir Zaïdi se reconnait «adepte» de ces courses en balade durant le ramadhan qui peuvent le mener en dehors de la wilaya d'Oum El Bouaghi. Il confie se diriger deux à trois fois par semaine vers Ksar Sbaïhi pour sa célèbre zalabia ou à Constantine pour un peu de Kelb Louz dont les pâtissiers en détiennent les secrets. Walid Medkour d'Aïn Beïda assure, lui, que parcourir 70 km en aller et autant en retour pour acheter de la Zlabia d'Oued Zenati (Guelma) est «un rituel du ramadhan» qu'il n'est pas prêt d'y renoncer pour n'importe quoi.